Ouverture du procès pour inceste consenti à Amiens

La cour d’assises d’Appel de la Somme, située à Amiens, doit depuis hier juger une affaire de viol et d’inceste peu commune dans l’histoire du droit français. Les victimes de ces « viols aggravés » se sont constituées partie civile en défense de leur père.

L’homme est jugé pour « viol aggravé » à l’encontre de ses deux filles qui auraient subi plusieurs « viols ». Mais ces dernières affirment avoir été « consentantes » et l’une des deux se dit même « amoureuse » de son père.

En 2002, l’enquête avait été lancée suite aux confidences d’une des deux jeunes filles âgée à l’époque de 19 ans. Elle aurait raconté à une amie les violences subies et dont son père était l’auteur. L’homme aurait eu des relations sexuelles avec ses deux filles et aurait battu les deux frères.

La plus jeune serait même tombée trois fois enceinte ce qui l’a conduite à subir deux avortements, sa troisième grossesse s’étant conclue par une fausse couche. Mais la plus âgée, enceinte en 2002, a gardé l’enfant auquel elle a donné naissance. Leur mère était, semble-t-il, au courant de tout.

L’affaire a été qualifiée de « cas surprenant, décoiffant » par l’avocat de l’homme en question, Me Hubert Delarue. La conduite de son client aurait découlé d’idées post soixante-huitardes et non d’une famille en proie à la drogue et l’alcool comme le cliché pourrait laisser penser. Au début de ces relations incestueuses, l’homme était cadre sans aucun problème d’argent.

Me Delarue a déclaré que la situation semble « phalanstère post soixante-huitard, avec une très grande proximité des uns vis-à-vis des autres, c’était un peu le grand n’importe quoi ».

C’était, selon les éléments de l’enquête, la mère des deux filles et femme de l’accusé qui tenait la liste des relations sexuelles incestueuses pratiquées par son mari. Un rythme d’environ deux fois par semaine avec chacune des deux filles avait été établi.

Ce n’est pas tout : la mère donnait des « leçons » sur, par exemple, l’art de la fellation tandis que la plus petite des sœurs, âgée de 5 ans, devait regarder les relations sexuelles incestueuses consommées par son père et ses sœurs.

En 2011, en première instance, le père avait écopé de 8 ans de prison et la mère de 5 ans. Le procès se tiendra en huit-clos.