Un Français attend son exécution en Indonésie

                Serge Atlaoui, un artisan-soudeur français de 51 ans, a été condamné à mort en Indonésie pour trafic de drogue. Depuis l’annonce de cette condamnation, toute la classe politique et la diplomatie française sont mobilisées pour éviter cet acte inhumain.

 

 

Une implication présumée dans une affaire de drogue

 

                « Le régime indonésien ne donne aucune réponse, n’envoie aucun message. Nous avons encore quelques jours pour empêcher une exécution. S’il est exécuté, il y aura des conséquences avec la France et l’Europe » a déclaré François Hollande samedi 25 avril.

 

L’histoire a commencé en novembre 2005, quand dix-sept personnes sont arrêtées près de Djakarta, à Tangerang, lors d’une intervention policière dans un laboratoire clandestin fabricant de la MDMA. Parmi ces dix-sept personnes figure Serge Atlaoui, embauché par le laboratoire en 2005 pour installer des machines industrielles. Rapidement, quatre Indonésiens sont relâchés et treize personnes sont inculpées : six Indonésiens, cinq Chinois, un Néerlandais et le Français Serge Atlaoui.

 

Le premier élément qui parait étrange dans cette affaire c’est que ces treize personnes vont être jugées en trois groupes : Indonésiens, Chinois et Occidentaux. Deux Indonésiens, considérés comme les chefs du gang vont être condamnés à mort en première instance mais ils ont pu faire appel à des témoins et à des experts. Ce droit a été refusé à Serge Atlaoui. Même si le témoignage de l’un des Chinois a minoré  le rôle de l’artisan-soudeur français et que plusieurs témoignages policiers sont allés dans le même sens la Cour suprême indonésienne n’a pas considéré que le procès méritait une révision.

 

Un procès injuste

 

                Comme nous le disions en introduction, la mobilisation en France est presque sans précédent. La question ici n’est pas de dire que Serge Atlaoui est blanc comme neige mais de lui permettre de bénéficier d’un procès juste et équitable. La France a d’ailleurs demandé aux autorités indonésiennes de gracier le prisonnier.

 

Mais le principal problème est que la France dispose de très peu de leviers pour peser sur le gouvernement indonésien. « On est dans le cas de figure où les sanctions française, s’il y en a, ne peuvent être que politiques. Ce n’est pas rien, mais il s’agit d’un registre diplomatique symbolique » nous explique Camille Grand, directeur de la Fondation pour la recherche stratégique, en évoquant l’annulation des visites officielles.

 

Malheureusement, les espoirs de faire reculer Djakarta sont très minces. En effet même les Pays-Bas et le Brésil, deux pays très influents, respectivement ancienne puissance coloniale et partenaire économique de poids, n’ont pas réussi à sauver leurs propres ressortissants. Le président indonésien, Joko Widodo, a mis un point d’honneur à refuser toute ingérence étrangère à propos de la peine de mort.

 

 

                Le destin de Serge Atlaoui semble très incertain. Nul doute que le gouvernement français fera tout ce qui est en son pouvoir pour éviter l’exécution de cet homme qui n’a pas pu bénéficier d’un procès équitable. Espérons que les autorités indonésiennes reviendront à la raison.