Mercredi 27 janvier, la ministre de la Justice Christiane Taubira a annoncé sa démission. La garde des sceaux a suscité de nombreuses polémiques, au sein de sa majorité comme dans l’opposition.
C’est un communiqué de l’Elysée diffusé le 27 janvier qui a annoncé cette nouvelle, avant que l’intéressée ne s’exprime au cours d’une conférence de presse le même jour.
Ce qui a poussé la ministre de la Justice à quitter l’hôtel Beauvau est le désaccord avec le projet du chef d’Etat concernant la déchéance de nationalité pour les binationaux nés en France reconnus coupable de terrorisme.
Cette démission intervient au moment de l’examen en commission des lois du projet de révision de la Constitution, avec notamment l’intégration de l’état d’urgence au texte de référence.
Une partie des élus et représentants de la gauche est opposée à ce projet et a affiché son soutien à Christiane Taubira. Sur les réseaux sociaux, elle s’exprime : « parfois résister c’est rester, parfois résister c’est partir. Pour le dernier mot à l’éthique et au droit. »
Malgré des critiques acerbes de la droite, la garde des sceaux défend un bilan qu’elle juge positif. Depuis sa prise de fonction, de nombreuses réformes ont été faites : réforme du droit des contrats, réforme pénale et celle de la justice. Le travail qu’elle a fourni pour permettre le mariage entre individus de même sexe est aussi un symbole de son travail acharné pour les uns, et de son laxisme pour les autres.
Son successeur est Jean-Jacques Urvoas, un proche de Manuel Valls. Avec cette nomination, le gouvernement démontre sa volonté de mener ces réformes constitutionnelles. Ce nouveau ministre de la Justice était rapporteur de la loi sur le renseignement, les défenseurs des libertés numériques ne sont pas ravis de cette nomination… il était jusque-là président de la commission des lois à l’Assemblée nationale.