Dans l'univers carcéral, les femmes enceintes bénéficient d'un traitement adapté à la situation. Elles peuvent rester jusqu'au dix-huit mois du nourrisson et une nursery est prévu pour préserver le bébé au mieux de la brutalité des lieux de privation de liberté. Il arrive que cela ne suffise pas…
Les faits se sont déroulés dans la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis, dans l’Essonne. Il s'agit de deux femmes originaires du Sud de la France, Nadia A. et Vanessa C., âgées de 35 et 30 ans. Elles ont été placées en détention provisoire pour association de malfaiteurs en vue d'une entreprise terroriste.
C'est les révélations faites par leur codétenue aux surveillantes qui a déclenché ce déferlement de violence. Enceinte de cinq mois, elle avait fait l'objet de menaces violentes. Vanessa C. a déclaré lui avoir mis une gifle mais elle justifie son geste en évoquant la présence de son bébé à proximité.
Le jeune directeur de l'établissement, sorti fraîchement de l'école, s'est constitué partie civile. Il a fait part du « climat de tension qui se répercutait sur les bébés », tandis que les surveillantes ayant témoignées l'ont fait de manière anonyme par crainte de représailles suite aux menaces formulées par les deux détenues.
Jeudi 12 janvier, elles ont été présentées au tribunal correctionnel d’Évry pour insultes et menaces de mort à l'encontre du personnel de la maison d'arrêt et de leur codétenues.
La procureure de la République avait requis un an de prison contre chacune des deux femmes.
Après un rapide délibéré, elles ont été condamnées à sept mois de prison ferme.