Servier : amendes et prison requises dans le procès Mediator

Mardi 23 juin, le parquet a requis des amendes et des peines de prison ferme à l’encontre du groupe pharmaceutique Servier, dans le cadre de l’affaire Mediator.

Dans ce procès hors-norme, le réquisitoire était à la mesure du reste du dossier : long et technique.

En effet, Aude Le Guilcher, la procureure de la République, est restée debout pendant une dizaine d’heures face à la 31ème chambre du tribunal correctionnel de Paris.

Poursuivies pour tromperie, escroquerie, homicides et blessures involontaires, les six sociétés du groupe Servier encourent chacune une amende d’un montant variant d’un million à 1,85 million d’euros, soit le maximum légal.

En tout, le total de ces amendes et contraventions atteint la somme de 10,3 millions d’euros.

Cependant, ce montant parait dérisoire si on le compare au bénéfice engrangé par Servier avec la vente du Mediator.

Le médicament, consommé par des millions de personnes jusqu’en 2009, a rapporté jusqu’à trente millions d’euros chaque année au groupe pharmaceutique.

Accusé d’être responsable de plusieurs centaines de morts, Servier avait déjà versé 130 millions d’euros au titre des indemnités à plusieurs milliers de victimes.

Jean-Philippe Seta, l’ex-numéro deux de la firme, est poursuivi au même titre que Servier.

Aude Le Guilcher a requis une peine de cinq années de prison dont deux avec sursis, assortie d’une amende d’un montant de 200 000 euros.

Sur le banc des accusés, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) encourt quant à elle une amende d’un montant de 200 000 euros.

L’ANSM est poursuivie dans cette affaire au motif de blessures et homicides involontaires.

La procureure a expliqué : « les laboratoires Servier ont réussi le tour de force de maintenir le Mediator sur le marché pendant plus de trente ans sans jamais évaluer sa dangerosité malgré l’apparition de risques avérés. De son côté, l’ANSM s’est montrée incapable de percer ce brouillard, certes savamment entretenu par les laboratoires, et de prendre les mesures de police qui s’imposaient ».

Dès la fin du mois et la première semaine de juillet, s’enchaineront les plaidoiries de la défense.

Le jugement de cette affaire dantesque ne sera pas connu avant 2021.

SOURCE

RÉPONDRE

Veuillez entrer votre commentaire !
Veuillez entrer votre nom

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.