Rodéos urbains : l’État condamné à Marseille

Selon une information du quotidien Le Monde en date du 20 août, la préfecture de police des Bouches-du-Rhône a été condamnée par le tribunal de Marseille pour le problème des rodéos urbains motorisés.

L’État a doit verser la somme de 10 000 euros de dommages et intérêts au collectif d’habitants à l’origine de la plainte.

Dans l’arrêt du tribunal rendu le 3 août dernier, la juge reproche au préfet du département en question d’avoir pris des « mesures insuffisantes pour restaurer la tranquillité publique dans ces lieux concernés par le déroulement régulier de rodéos motorisés.

En outre, la juge a évoqué une « faute de la part de l’État ».

Depuis huit ans, les riverains du quartier du Verduron sont spectateurs impuissants de ces rodéos urbains.

Cette pratique, des courses à moto en plein cœur de ville et au milieu des autres usagers de la route, est plébiscitée essentiellement par des jeunes âgés de 16 à 25 ans.

Le collectif d’habitants a effectué plusieurs signalements, notamment auprès des Défenseurs des droits, mais aussi auprès des ministres de l’intérieur ou encore des préfets de police qui se sont succédés depuis.

L’absence de réaction a poussé ces riverains à se regrouper en collectif et à saisir la justice, dont la réponse est cette condamnation de l’État à payer 10 000 euros de dommages et intérêts.

La personne à l’origine de ce collectif a tout de même précisé que « cette décision de justice est sans doute une première en France, mais ce n’est qu’une étape ».

Elle envisage de poursuivre son action en justice devant le tribunal administratif, n’étant pas « satisfaite de cette décision. Dans ce genre de procédure, on ne peut avoir de l’argent. Or l’argent ne m’intéresse pas. Cette compensation ne règle pas mon problème, les rodéos continuent ».

Face au tribunal, la préfecture a évoqué des « actions de sensibilisation, (…) de patrouilles, de contrôles routiers » ainsi qu’une saisie faite en 2012 et une interpellation en 2017.

La préfecture a aussi fait part de « la dangerosité de ces interpellations pour les personnes concernées, les agents de police et les passants ».

Cet argument n’a pas été retenu : « cette circonstance n’exonère pas les services compétents de leur obligation de prendre des mesures appropriées pour assurer un niveau raisonnable de tranquillité publique ».

En France, malgré le confinement dû à la pandémie du Covid-19, le nombre de rodéos urbains et d’incidents a augmenté : pour la période d’août 2018 à juin 2020, le ministère de l’intérieur a annoncé 45 832 interventions pour des rodéos urbains et 4 614 infractions.

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