Procès d’Andy : internement immédiat

Après avoir assassiné ses parents et ses frères en 2009, le jeune homme de 19 ans est déclaré irresponsable par la cour d’assise.

Dans la nuit du 11 au 12 août 2009, dans le village d’Albitreccia près d’Ajaccio, Andy, 16 ans alors, tue ses parents et ses frères jumeaux de 10 ans avec le fusil de chasse de son père. Il reconnait être responsable des meurtres après avoir été retrouvé non loin de là par son oncle, mais il ne peut expliquer son geste. Présenté comme un adolescent ordinaire, il a avoué une « irrésistible pulsion » qui l’a traversé ce soir-là.

Samedi 17 novembre, Andy est comparut devant la cour d’assise de Corse-du-Sud. Après 6 heures de délibérations, il fut déclaré « irresponsable pour un trouble mental ayant aboli le discernement au moment des actes » et interné le soir même à l’hôpital psychiatrique d’Ajaccio. D’après l’un de ses avocats, Me Marc Maroselli, il sera peut-être ensuite accueilli dans un hôpital en France métropolitaine.

Andy s’est toujours déclaré coupable de ces meurtres mais « Le processus de dépersonnalisation et de déréalisation » du jeune homme la nuit du 11 au 12 août, moment du meurtre, a orienté le jugement pour l’internement plutôt que pour une peine de 18 ans de prison demandé par l’avocate générale, Valérie Tavernier. La qualité de victimes des membres des familles de ses parents, parties civiles au procès, n’est pas touchée par cette décision de la cour d’assise.

Le procès s’est déroulé en huis clos à la demande de l’avocate générale afin d’assurer le calme lors des débats, alors que la défense aurait préféré un procès ouvert au public, espérant rompre l’isolement de l’accusé. La presse a cependant pu venir assister à la lecture du verdict.

Le doute sur l’état mental d’Andy persiste. «Je n'entendais plus rien et je voyais tout flou. Il y avait quelqu'un d'autre à ma place» a-t-il déclaré. Son cas a divisé les trois experts psychiatriques qui l’ont examiné. Alors qu’un seul le déclare responsable au moment des actes, les deux autres s’accordent sur une abolition totale ou partielle du discernement.

Ce jugement ne déçut pas les familles des victimes qui n’étaient pas dans l’attente d’une sanction sévère pour cet ancien élève calme et sportif mais dans l’attente de « clarté afin de savoir si Andy était malade ou pas au moment des faits ».