La CPI se réunit pour statuer sur l’ouverture ou non d’un procès à l’encontre de Laurent Gbagbo

La Cour pénale internationale (CPI) tient à la Haye une audience depuis le mardi 19 février pour déterminer si l’ancien président de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, doit être jugé pour crime contre l’humanité.

Le mardi 19 février 2013 a eu lieu au tribunal de la Haye la première séance des audiences de Laurent Gbagbo. La CPI étudie les charges du dossier pour statuer en faveur ou en défaveur de la tenue d’un procès pour crime contre l’humanité – y compris meurtres et viols- ayant entraîné la mort de plus de 3000 personnes  à l’encontre de l’ancien président de la  Côte d’Ivoire.

La procureure Fatou Bensouda a affirmé que la cause des poursuites n’était en aucun liée à la victoire ou la défaite de l’accusé qui a contesté les résultats des élections en décembre 2010 et s’est maintenu de force au pouvoir en dépit du fait qu’Alassane Ouattara avait été désigné vainqueur : « Il ne s’agit pas de dire qui a gagné l’élection de 2010. Il n’est pas question ici de politique. »

Elle s’appuie sur les violences et les exactions commises après les élections, notamment par l’armée de Laurent Gbagbo : « Nous sommes là parce que des violences à grande échelle ont été commises. Ce devait être un moment historique, la première présidentielle en dix ans, et en trois jours le pays a sombré dans une situation de division et de haine. »

La défense a de son côté fait valoir que le dossier n’était pas du ressort de la CPI pour reporter l’audience. Elle a estimé que la Cour ne respectait pas le principe de complémentarité selon lequel elle ne doit rendre la justice que si les Etats ne sont pas en mesure de le faire, précisant que la Côte d’Ivoire avait la volonté et les moyens d’organiser le procès.

Cette allégation n’a pas été reçue par la CPI qui a confirmé les charges qui pesaient contre Gbagbo.