Un dénouement proche dans l’affaire Vincent Lambert ?

On approche enfin le dénouement dans l’affaire Vincent Lambert ! Après l’arrêt de la Cour européenne des droits de l’Homme autorisant l’arrêt des soins, c’est le 23 juillet prochain que la décision concernant l’arrêt ou le maintien de l’alimentation du patient sera prise par le CHU de Reims.

 

 

La famille, une nouvelle fois consultée

 

                Mercredi 15 juillet dernier, plus de cinq semaines après la décision de la Cour européenne des droits de l’Homme, se tenait, au sein de l’hôpital Sébastopol de Reims, un conseil de famille un peu particulier. Les parents, les frères, les sœurs, l’épouse et le neveu de Vincent Lambert étaient convoqués pour donner leur avis sur une nouvelle procédure en vue d’une décision d’arrêt des traitements.

 

Les parent de Vincent Lambert continue pour leur part de sa battre pour le maintien en vie de leur fils. « Je crains que cette procédure ne soit qu’une mascarade visant à donner un habillage juridique à la précédente décision d’arrêt des traitements » a d’ailleurs déclaré Me Jean Paillot, leur avocat. Il réclame une nouvelle expertise neurologique et orthophonique et se tient prêt à attaquer toute nouvelle décision allant dans le sens de celle de la Cour européenne des droits de l’Homme devant le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne ou le Conseil d’Etat.

 

Un véritable casse-tête éthique et judiciaire

 

                Ces derniers jours, un soupçon de conflit d’intérêt concernant les Dr Daniela Simon et Ana Oportus, les médecins historique de Vincent Lambert, est venu apporter encore plus de flou autour de l’affaire. Les deux docteurs sont chargés de conduire la procédure collégiale permettant de statuer en dernier lieu sur le sort du patient. Mais voilà, certains documents officiels, dont l’arrêt de la Cour européenne des droits de l’Homme, prouvent que ces deux personnes agissent aussi en tant que médecin conseil auprès de Rachel Lambert, l’épouse de Vincent qui se bat depuis des années pour l’arrêt des soins et est favorable à l’arrêt de son alimentation. Me Laurent Pettiti, l’avocat de Rachel Lambert a bien évidemment répondu à la médiatisation de cette découverte en demandant à la Cour européenne des droits de l’Homme de retirer cette mention sur l’arrêt en question.

 

Mais la plus grande interrogation dans cette affaire est formulée par Pierre et Viviane Lambert, les parents de Vincent. « Que le CHU de Reims ne veuille plus s’occuper de Vincent, nous pouvons l’entendre. Qu’il refuse de nous rendre notre fils pour que nous puissions nous en occuper nous même avec quelques aides extérieures, cela serait totalement incompréhensible et scandaleux ». Les parents ont d’ailleurs trouvé de nombreux établissements hospitaliers spécialisés dans l’accueil des grands handicapés et prêt à accueillir Vincent Lambert dans leurs services. Alors que le CHU de Reims est opposé à tout transfert de leur patient, Pierre et Viviane Lambert ont déposé une plainte pour mauvais traitements, rétention carcérale arbitraire et illégale et tentative d’assassinat sur personne vulnérable, le 17 juillet dernier.

 

 

                Malgré tous les efforts des parents de Vincent Lambert, le dénouement de l’affaire semble proche et cela ne fait que très peu de doute que l’arrêt des soins et de l’alimentation du patient n’est plus qu’une question de jours voire de semaines. Tout cela pose la question de l’accompagnement des patients vers la fin de vie qui mérite un vrai cadre juridique.