Les évasions de prison pourraient-elles être évitées ?

Le mardi 16 juillet 2013, la prison de Sequedin a vécu une nouvelle évasion vers 18h. Le prisonnier a réussi à s’échapper les menottes aux poings. Des moyens humains et des hélicoptères ont dû être déployés pour retrouver l’homme. Après l’échec de la tentative d’évasion de Colonna, la question sur la sécurité des prisons est relancée.

Nouvelle évasion mardi 16 juillet 2013 à la prison de Séquedin dans le nord de la France. Le prisonnier, pas dangereux en soit, s’est échappé à son retour après avoir été extrait pour une garde à vue dans une autre affaire le concernant. Celle-ci intervient après l’évasion spectaculaire de Redoine Faïd, le 29 mai 2013 et la tentative d’Yvan Colonna. Les prisons françaises semblent donc peu sûres.

Les prisons françaises : évasion lors des transferts

La dernière évasion impressionnante est celle de Redoine Faïd, le 29 mai 2013. Il avait utilisé des explosifs. Celle de mardi 16 juillet 2013 est beaucoup plus calme. En effet, il a profité d’un moment d’inattention de la part des gardiens. Dans une interview accordée à 20 minutes.fr, Frédéric Charlet, secrétaire régional adjoint du syndicat UFAP-Unsa justice dans le Nord , confie qu’« il est toujours plus facile d’organiser une évasion en se faisant extraire de cellule qu’en étant à l’intérieur de l’établissement. Les évasions spectaculaires sont préméditées alors que les autres ne le sont pas forcément ».

Les prisonniers profitent souvent de leur permission pour s’échapper. «Dans ces cas de figure, on a généralement à faire à des détenus qui agissent sur un coup de tête », souligne Frédéric Charlet. Pour le moment, la police ou la gendarmerie aident encore les gardiens de prison lors des escortes. Un des représentants régional du syndicat national pénitentiaire FO, Cédric Desprez, explique que « le problème risque de se poser une fois que les extractions judiciaires seront confiées uniquement à la pénitentiaire comme c’est déjà le cas dans certaines Régions telle la Picardie ».

Les évasions seraient-elles facilitées ?

Plusieurs raisons expliquent la facilité d’évasion en France. L’une des plus importantes est le manque de moyens financiers comme humains. «L’accompagnement ne sera pas le même et sera beaucoup moins dissuasif, s’inquiète le syndicaliste. De plus nous sommes confrontés à des problèmes de moyens. Pour réduire les coûts, il est déjà arrivé que l’administration pénitentiaire baisse le niveau des escortes », ajoute Cédric Desprez. Le nombre d’agents dépend du niveau de danger du détenu. Mais par souci, d’économie, parfois la direction ne tient pas compte de ce niveau.

La seconde raison qui risque de facilité les évasions est liée au remaniement de l’article 57 de la loi pénitentiaire. Cet article concerne la fouille lors des visites aux parloirs. Avant elle était systématique, elle empêche d’introduire des objets permettant une quelconque évasion. Pascal Rossignol, secrétaire du syndicat pénitentiaire UFAP-UNSA, explique que « lorsque l’on fouille une personne sur deux, on a surtout des chances de fouiller celui qui ne porte pas l’objet illicite ». L’une des solutions serait de mettre à disposition des scanners corporels.