Litigation Partners : le clan Khrapunov refait surface en Suisse

Dans les méandres de la finance juridique, la start-up Litigation Partners fait parler d’elle. Une enquête de Bloomberg révèle l’origine douteuse des fonds de l’entreprise, probablement issue des opérations de blanchiment d’argent du clan Khrapunov, une richissime famille kazakhe au cœur des chroniques judiciaires helvètes, françaises et américaines depuis une quinzaine d’années.

Le 28 novembre dernier, le média américain Bloomberg publiait une série de révélations sur Litigation Partners, petite société de droit suisse, créée à Genève et officiellement spécialisée dans le financement de litiges dans les anciennes républiques soviétiques. Au cœur de l’enquête : les soupçons de blanchiment d’argent quant à l’origine des fonds du capital de l’entreprise.

En effet, la société a été fondée en février dernier par Daniel Khrapunov, fils de Viktor Khrapunov, ancien maire d’Almaty au Kazakhstan et accusé par Astana d’avoir détourné des centaines de millions de dollars. Désormais en fuite en Suisse, il a été condamné par contumace par la justice kazakhstanaise.

Le second fils du clan Khrapunov, Ilyas, est aussi le gendre d’un autre oligarque, Moukhtar Abliazov, accusé depuis des années d’avoir détourné plusieurs milliards de dollars de la banque BTA, toujours au Kazakhstan, et lui aussi en fuite… Mais en France.

Ilyas Khrapunov, au coeur des doutes de la justice américaine

Or, depuis de nombreuses années, Ilyas est soupçonné d’être un acteur clé dans le blanchiment des fonds mal acquis de son beau-père, notamment via des investissements immobiliers suspects aux États-Unis. Ce même Ilyas qui est aussi officiellement… « conseiller extérieur » de la société suisse de son frère Daniel, Litigation Partners.

Au vu des soupçons de blanchiments généralisés du clan Khrapunov/Abliazov, un halo de suspicion enrobe donc les activités de l’entreprise.

Dans les colonnes de Bloomberg, Daniel Khrapunov s’en défend néanmoins, déclarant que l’origine des fonds de démarrage de Litigation Partners — plusieurs millions de dollars — serait la vente d’un bien immobilier de samare en Suisse.

Cette affaire entre Suisse, France, États-Unis et Kazakhstan, est révélatrice de la difficulté pour des enquêteurs de remonter le fil du blanchiment d’argent : la multiplication des sociétés, des structures juridiques, dans une multitude de pays, complique la tâche des enquêteurs… et de la justice.

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