Début du procès de l’homme qui se soignait avec du cannabis

Le tribunal correctionnel de Reims doit se prononcer sur une affaire peu banale qui mêle médecine et stupéfiants. C’est la notion de « cannabis thérapeutique » qui est au centre de cette affaire.

Le prévenu, Pierre Evangelisti, âgé de 57 ans, est malade d’un cancer des ganglions. Il se soigne par chimiothérapie mais avait pris une habitude illégale en France qui, d’après lui, lui permettait de palier un peu aux effets secondaires de son traitement.

M. Evangelisti a en effet commencé à fumer du cannabis dans un but « thérapeutique », une notion qui, bien qu’existante dans d’autres pays du monde, n’existe pas dans le droit français. Son « traitement » se composait de 7 joints par jour.

Contrôlé en 2009, il a été accusé de détention et d’usage de stupéfiants. Sans autorisation des autorités sanitaires pour cet usage particulier du cannabis, une procédure longue et difficile, les certificats médicaux justifiant sa maladie n’ont pas suffit pour que la justice abandonne les charges à son encontre.

Me Emmanuel Ludot, l’avocat de M. Evangelisti, a décidé de déposer une QPC car, selon lui, cette affaire porte atteinte au « droit fondamental de se soigner ». Le Conseil Constitutionnel, par cette QPC, se retrouve dans la position de devoir statuer sur la légalité du « cannabis thérapeutique »