Ouverture du procès en appel des « maçons de l’horreur » à Perpignan

Le jeudi 16 mai, le président Cayrol a auditionné, à la cour d'assises de Perpignan, Jean-Barthélémy Rathqueber et Fouad Sellam pour leur procès en appel. Tous deux avaient été condamnés en 2008 pour la séquestration et les meurtres des retraités Jocelyne et Jean-Claude Saint-Aubert.

« Ce qui m'a amené ici devant vous, c'est un concours de circonstances. En temps normal, ça n'aurait jamais dû arriver. Je me suis retrouvé dans une affaire qui me dépasse totalement. » Tels ont été les premiers mots de Fouad Sellam à l'ouverture de son procès en appel à la cour d'assises de Perpignan.

Le prévenu, 35 ans est accusé avec Jean-Barthélémy Rathqueber, 37 ans, d'avoir séquestré et assassiné le couple de retraités en avril 2008 dans leur villa basée à Crezy alors qu'il y effectuait des travaux.

Il avait été condamné une première fois le 19 janvier 2012 à trente ans de réclusion criminelle,  assortie d'une peine de sûreté de 18 ans. Son complice était, quant à lui, condamné à la prison à perpétuité avec une peine de sûreté de 22 ans. C'est lui qui avait occis Jean-Claude Saint-Aubert de deux balles avant de lui ouvrir le crâne à l'aide d'une grosse pierre. Jocelyne n'a pas eu meilleur sort, perdant la vie sous les coups de pelle de Rathqueber.

Les retraités avaient été au préalable enfermés dans leur demeure pendant que les deux criminels subtilisaient leurs cartes de crédit. Un vol qui leur a rapporté 14.000 euros.

L'un et l'autre se renvoient la responsabilité. Fouad Sellam n'a d'ailleurs pas cessé de dire qu'il n'avait « pas tué ces gens-là ».

« Je regrette terriblement. Pardon à toute la famille Saint-Aubert, et à toute ma famille. J'attend ici non pas de la clémence, mais que la vérité soit dite, pour que les proches des Saint-Aubert, paix à leur âme, puissent faire leur deuil. J'ai honte d'être ici devant vous. J'ai toujours été un bon gars, mais mes dérives ont toujours été liées à l'alcool », a-t-il déploré.

Fellam, dont le casier judiciaire est bien rempli, a déjà été en prison pour des délits mineurs, ce qui a poussé le président à s'interroger sur la manière dont il était passé de la petite délinquance « à des gestes aussi paroxystiques » : « Je ne sais pas quoi vous dire. C'était une période de perte de repère, avec un accident de scooter, la perte de ma petite, c'était un tout », a expliqué le prévenu.

La cour d'assises de Perpignan rendra son verdict le 24 mai.