Lundi 11 février, le parquet de Sfax, en Tunisie, a annoncé la condamnation d’un homme à une peine de six mois de prison au motif d’homosexualité, alors que ce dernier avait porté plainte pour viol.
D’après Shams, une association de défense des droits des homosexuels, le jeune homme de 26 ans s’est rendu à un rendez-vous suite à une rencontre sur les réseaux sociaux.
Dans ce pays d’Afrique du nord, l’homosexualité demeure illégale. Les réseaux sociaux sont une plateforme de rencontre et d’échange pour la communauté homosexuelle tunisienne.
Cependant, les risques sont toujours présents.
Le plaignant a expliqué qu’à son arrivée, deux individus l’attendaient et l’ont violé.
Toujours d’après Shams, les agresseurs ont dérobé les affaires du jeune homme après ce viol.
Arrivé au commissariat pour déposer une plainte, un test anal a été requis par le procureur, afin de déterminer si le plaignant avait déjà eu des relations homosexuelles.
Ce test est vivement contesté dans le pays, malgré qu’il soit régulièrement pratiqué.
Le plaignant a finalement été condamné à une peine de six mois de prison au motif de sodomie, à laquelle s’ajoutent deux mois de prison pour dénonciations calomnieuses.
Les deux accusés ont été condamnés à six mois de prison pour sodomie également, mais aussi à un mois et demi pour vol et quinze jours pour violences, selon le parquet.
L’avocat Mounir Baatour, à la tête de Shams, a expliqué que « les juges deviennent de plus en plus stricts sur les affaires de mœurs ».
L’association Damj, qui milite pour les droits des homosexuels en Tunisie, a condamné ce « genre de procès, qui représente une violation flagrante des droits de l’homme et de la dignité morale ».
Elle demande « l’arrêt immédiat » des poursuites en justice des affaires relevant de l’article 230, qui rend illégale les pratiques homosexuelles, mais aussi la fin des « humiliants » examens anaux.