Mercredi 17 février, deux journalistes ont été condamnées en Biélorussie pour avoir couvert une manifestation en novembre 2020.
Katerina Bakhvalova et Daria Tchoultsova ont écopé d’une peine de deux ans de prison ferme pour leur participation au mouvement de contestation, selon la chaîne de télévision d’opposition Belsat.
Ce média, installé en Pologne, est également l’employeur des deux femmes âgées de 23 et 27 ans.
Le 15 novembre dernier, elles avaient été arrêtées par la police antiémeute après avoir couvert la dispersion violente d’une manifestation d’opposition organisée en l’hommage de Roman Bondarenko, une figure militante de l’opposition tuée quelques jours avant.
Le parquet reprochait aux deux journalistes d’avoir, par leur reportage, incité à manifester illégalement, et donc « porté gravement atteinte à l’ordre public ».
Mercredi soir, Katerina Bakhvalova avait fini sa déclaration devant la cour ainsi : « j’ai montré ces évènements à l’antenne et on me jette en prison pour ça, en fabriquant des accusations ».
Les deux accusées avaient plaidé non-coupable, et même victimes de la répression dirigée contre le mouvement de contestation qui a fait suite à la réélection d’Alexandre Loukachenko.
En effet, de graves accusations de fraude avaient entachées ces élections, un mouvement de contestation sans précédent avait été réprimé avec violence par les autorités de Biélorussie.
Ainsi, des milliers d’arrestations de manifestants ont eu lieu, et les principales personnalités d’opposition ont été emprisonnées ou sont en exil.
Les médias aussi ont subi cette vague de répression, avec une nouvelle opération mardi dernier.
Il s’agissait de perquisitions menées à l’encontre de militants, de responsables syndicaux et de journalistes, toujours en rapport avec cette vague de contestation.
Pour tenter de calmer la population biélorusse et l’opinion internationale, le président a promis quelques réformes constitutionnelles sans même chercher à convaincre.