Meurtre et démembrement : suite du procès d’Yves Bureau

Yves Bureau est accusé d’avoir tué et démembré une personne âgée, à Verdon, en Dordogne. Son procès prend fin vendredi 12 avril. L’un des psychiatres explique les faits qui lui sont reprochés par une pulsion sexuelle incontrôlée.

La mémoire d’Yves Bureau est fragile… A chaque jour de son procès, l’accusé fait de nouvelles déclarations. Si mercredi 10 avril l’homme assurait ne plus se souvenir de rien, après avoir revu les images de sa victime, Edith Muhr, l’homme a avoué le démembrement de la retraitée allemande. Mais à la question : « Comment avez-vous arraché le foie et le cœur ? », l’homme perd à nouveau la mémoire jusqu’à ne pas se rappeler avoir croisé la route d’Edith Muhr, le 10 septembre 2009, et l’avoir tuée.

La nouvelle version de l’accusé ne change en rien les conclusions d’un des psychiatres de l’affaire, habitué des Assises. Jean-Claude Chanseau maintient que si l’acte est fou, l’auteur présumé ne l’est pas. Il va plus loin, affirmant qu’à sa façon de s’exprimer l’homme donne des indices sur ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas. D’après l’expert psychiatrique, les déclarations d’Yves Bureau indiquent un acte résultant d’une pulsion sexuelle.

Parmi les dires de l’ex ouvrier de la poudrerie de Bergerac (Dordogne, région Aquitaine), le psychiatre retient l’hallucination d’avoir vu sa future victime traversant nue la route ainsi que la fellation tentée après l’avoir tuée, acte sordide qu’Yves Bureau a avoué lors de sa garde à vue. L’homme, à la vue de la femme, aurait été pris d’une incontrôlable pulsion sexuelle, libérant une sexualité longtemps refoulée. L’accusé, fragile et instable, n’aurait pas pu se contenir, notamment parce que sa femme et lui n’avaient plus aucune relation sexuelle depuis longtemps.

L’un des psychiatres, Jean-Claude Chanseau, revient d’ailleurs sur l’adolescence et le contexte familial du présumé coupable. Il évoque un père castrateur  qui avait posé l’interdit de la femme en refusant que son fils adolescent ramène des filles dans la demeure familiale. Qui plus est, à plus de 80 ans, le père avait une très forte autorité sur sa progéniture qu’il obligeait à travailler pour lui. Le père de l’accusé est mort en 2009, 3 mois avant le crime. Il aurait laissé un « vide sidéral », d’après le psychiatre. Une des raisons qui auraient poussé Yves Bureau à choisir la propriété de son père pour démembrer la retraitée.

Dans ce dossier complexe, on tente de prêcher le vrai du faux, de rationaliser quand c’est l’incompréhension qui prend le pas. La décision de justice devrait être rendue très bientôt.