Cour de révision : vers une réhabilitation de deux hommes accusés à tort

 

Condamnés à 20 ans de prison pour le meurtre d’Azzouz Jilhal le 22 décembre 1997 à Lunel (Hérault), Abdelkader Azzimani et Brahim el-Jabri pourraient recouvrer la liberté grâce à l’intégration dans leur dossier des dernières expertises, notamment les traces ADN retrouvées sur la scène de crime. 

 

En apparence, Abdelkader Azzimani, 30 ans, et Brahim el-Jabri, 31 ans au moment des faits, sont de « parfaits coupables » : narcotrafiquants et d’origine magrébine, ils étaient les derniers à avoir croisé la victime, Azzouz Jilhal, 20 ans, qui le 22 décembre 1997 décède après avoir reçu plus de 100 coups de couteau.

Pour les enquêteurs, le juge d’instruction ou encore certains témoins, il ne fait aucun doute que les deux hommes sont à l’origine de cette mise à mort. Ensemble, ils accablent les deux prévenus et les précipitent derrière les barreaux. 

En 2003, la cour d’assises de Montpellier les condamne à 20 ans de réclusion criminelle et la cour d’appel de Perpignan confirmera le verdict en 2004.

Tandis qu’Abdelkader Azzimani et Brahim el-Jabri purgent leur peine, de nouveaux éléments viennent contredire les déclarations des témoins : deux autres suspects disculpent les deux détenus en avouant leurs méfaits et plus important, les traces ADN retrouvées sur la scène de crime ne correspondent pas à celles des accusés.

 Me Luc Abratkiewicz et Me Jean-Marc Darrigade qui luttent à leur côté depuis le début de l’affaire sont parvenus à faire verser ces traces dans le ficher national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG) en 2009.

Aujourd’hui, la Cour de révision fait valoir dans son rapport que « Les résultats des expertises étaient bien évidemment un fait ignoré au jour du procès. Les faits que ces éléments objectifs aient été corroborés par les déclarations des deux nouveaux mis en cause et les investigations conduites lors de la seconde information constituent un fait nouveau. »

Elle pourrait réhabiliter les deux hommes, emprisonnés pendant 11 et 13 ans pour un crime qu’ils n’ont pas commis.