Papéa face à la justice après l’accident d’une fillette sur l’un de ses manèges.

Il y a près de 3 ans, l'été 2010 plus exactement, un accident avait grièvement blessé une fillette de 3 ans qui s’était coincée la tête dans le bateau-pirate d'un parc d'attractions à Yvré-l’Évêque, dans la Sarthe (72). Le 15 avril dernier, le patron du parc Papéa a comparu devant la justice pour défaut de sécurité et violence involontaire.

En juillet 2010, une enfant de 3 ans et demi, Emeline, s'est retrouvée la tête coincée entre la barrière de sécurité et l'accoudoir d'un manège. Grièvement blessée à l'époque, la petite n'a pas gardé de séquelles de cet incident.

Pour l'avocate des parents de la victime, Me Bérangère Beaufils, la vraie cause de l'accident est un défaut d'affichage, dont le parc de loisirs est responsable. L'avocate a déclaré lors du procès qu'il n'était indiqué  que l'attraction n'était accessible qu'aux enfants de 6 ans, mesurant 1,10m minimum. Or Emeline agée de 3 ans ne mesurait que 92 cm. Me Beaufils a aussi pointé du doigt le défaut de formation de l'opérateur aux commandes du bateau-pirate.

Pour le patron du parc un problème technique est à l'origine de l'accident : « la barre de sécurité poussait trop fort et ne s'est pas relevée en sentant une résistance », a-t-il indiqué. L'avocat de Papéa reconnaît que son client a bien commis une erreur en n'affichant pas les restrictions d'accès, mais soutient qu'il ne s'agit pas d'un délit en soi.

Le patron du parc de loisirs de Yvré-l’Évêque a comparu, lundi 15 avril devant la justice. « Blessure involontaire » et « mise en danger d’autrui par violation manifestement délibérée d’une obligation réglementaire de sécurité ou de prudence » sont les chefs d'accusation. Le constructeur allemand du manège et le bureau Veritas censé s’assurer de la conformité du manège sont eux aussi poursuivis pour « blessure involontaire ».

La procureure a réclamé des peines allant de huit mois de prison avec sursis contre le patron de Papéa à des amendes allant de 4 000 € à 18 000 €. Du côté de la défense, les avocats ont appelé à la relaxe de leurs clients. Le jugement a été mis en délibéré au 7 juin prochain.