Pas encore de procès pour les néo-nazis allemands

Prévu pour mercredi dernier, le procès du groupe néo-nazi Clandestinité nationale-socialiste (NSU) a été reporté au 6 mai prochain car aucun média turc n’a eu d’autorisation pour y assister.

Le procès, très attendu, du groupe Clandestinité nationale-socialiste (NSU) responsable de la mort d’au moins 10 personnes entre 2000 et 2007 n’aura pas eu lieu à la date initialement fixé, mercredi 17 avril. Lundi, le tribunal de Munich a décidé de reporter la date au 6 mais après qu’un journal turc a obtenu gain de cause sur l’absence de journalistes turcs.

Il faut dire que la Turquie attend ce procès avec beaucoup d’impatience : sept des dix victimes avérées du groupe néo-nazi étaient d’origine turque. L'absence d’une couverture média originaire de ce pays semble totalement injustifiée mais le juge en charge de l’affaire se retranchait régulièrement derrière le principe d’indépendance qui lui octroie la totale liberté sur le choix des journalistes présents.

La situation, qui s’est changé en mini crise entre autorités turques et autorités allemande aurait pu ne pas se débloquer si un journal turc, Shiba, n’avait pas déposé plainte devant la Cour Constitutionnelle de Karlsruhe. Le journal a obtenu gain de cause vendredi 12 avril estimant que l’intérêt de certaines parties était à prendre en compte lors de l’attribution des places.

De fait, lundi dernier le tribunal de Munich n’a eu d’autres choix que de reporter le procès afin d’assigner des places supplémentaires à trois journalistes turques afin que le pays puisse avoir une couverture médiatique nationale. La nouvelle date a donc été fixée au 6 mai prochain.

La décision du report a été très bien accueillie par la classe politique allemande et par son homologue turque mais a été critiquée par des représentants des familles des victimes qui attendent que la justice soit rendue.

Ces critiques viennent s’ajouter à celles, plus générales, qui concernent l’organisation du procès. Les autorités ne semblent pas avoir prévu une salle d’audience assez grande pour l’ampleur de l’affaire, pourtant extrêmement médiatique.

Le procès de la cellule néo-nazi NSU, qui s’ouvrira donc le 6 mai prochain, est prévu pour être de longue haleine. Au moins deux ans pourraient être nécessaires pour juger Beate Zschäpe, seule survivante du groupuscule après le suicide de ses deux complices, ainsi que quatre hommes qui les auraient aidés.