Jeudi 10 août, la juge d’instruction en charge du dossier a décidé de renvoyer l’ex-préfet Alain Gardère devant la justice pour des soupçons de corruption.
En effet, l’ancien haut fonctionnaire sera jugé pour des faits de corruption aux côtés de treize autres prévenus, tous impliqués dans ce qui apparait comme des combines et arrangements commis dans l’exercice de ses fonctions de préfet.
Il a fallu sept années d’investigation aux enquêteurs de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) avant de poursuivre le mis en cause en justice.
Alors qu’Alain Gardère a été fonctionnaire aux plus hautes fonctions sous les présidences de Nicolas Sarkozy et François Hollande, le travail méticuleux des enquêteurs a permis de découvrir les agissements confus, entre vie privée et service public.
Parmi les quinze mis en cause dans ce dossier, figurent plusieurs cadres mais aussi deux personnes morales, qui devront tous s’expliquer face à un tribunal correctionnel.
Les chefs d’accusation démontrent l’ampleur des dérives : « prise illégale d’intérêts », « corruption passive », « abus d’autorité en vue de faire échec à la loi », « recel d’abus de biens sociaux », « faux et usage de faux », « détournements de fonds publics » ou encore « blanchiment de fraude fiscale ».
En cause, de nombreux petits cadeaux reçus lorsqu’il occupait la fonction de préfet en charge de la sécurité à Marseille en 2011, préfet délégué à la sécurité des aéroports du Bourget et Roissy, entre 2012 et 2014, puis en tant que directeur du Conseil national des activités privées de sécurité (Cnaps) sous l’autorité du ministère de l’intérieur, en 2015 et 2016.
Cependant, la période couverte par l’enquête démarre en 2005 et va jusqu’en 2016.
Le profil du suspect, défini par les investigations, reflète un individu dans l’incapacité d’exercer un poste à haute responsabilité sans enfreindre la loi.
