Procès de l’A13 : quatre à vingt ans de prison pour les accusés

Les agresseurs meurtriers de Mohamed Laibanou, automobiliste battu à mort en juin 2010, ont été condamnés à des peines de quatre à vingt ans de prison à Versailles (Ile-de-France), vendredi 19 avril.

Sur les neuf accusés, huit ont été condamnés le 19 avril à Versailles à des peines allant de cinq à vingt ans de prison pour le meurtre de Mohamed Laidouni, battu à mort sous les yeux de sa famille sur l'autoroute A13 en juin 2010 à la suite d'un banal accrochage. Le neuvième a été condamné à quatre ans de prison, dont du sursis ; il s'agit de la conductrice de la Renault Clio qui a volontairement heurté le véhicule de monsieur Laidouni, déclenchant la rixe mortelle.

Mercredi 17 avril, le parquet avait prononcé des réquisitions sévères, entre quatorze et trente ans de réclusion, pour les huit principaux accusés. « La victime n'est pas morte d'une vilaine chute. Elle a été exécutée, ils l'ont lynché au sol », a déclaré l'avocate générale devant les accusés, impassibles. Des accusés qui, pendant toute la durée du procès ont minimisé leur responsabilité.

De son côté maître Jean-Christophe Tymoczko, l'un des conseils de la défense, s'est réjoui : « La décision de la cour a certainement été difficile à prendre, mais les jurés ont réussi à départager les responsabilités et ont reconnu que certains jeunes (…) n’étaient pas venus avec l’intention de tuer ».

Le passager du véhicule qui a « accroché » celui de Mohamed Laidouni, Dominique Correa, et deux de ses amis appelés en renfort, Kamel Bouccena et Mody Sarr, ont été jugés coupables de « meurtre » et condamnés à vingt ans de réclusion criminelle. Une peine de dix-huit ans de prison a été prononcée contre Ismael Seghna, pour « homicide volontaire ».

Le verdict a été rendu vendredi 19 avril à Versailles après des délibérations qui ont duré pas loin de 10 heures. La tension était palpable et plus d’une centaine de policiers, CRS et gendarmes étaient présents pour prévenir d’éventuels débordements.