156 ans de prison pour le massacre de Carandiru

Au Brésil, le juge Jose Augusto Marzagao de Sao Paulo a condamné le 21 avril dernier 23 policiers à une peine de 156 ans de prison pour le meurtre de 13 détenus il y a vingt ans.

Le dimanche 21 avril s'est déroulé la suite du procès des 23 policiers accusés du meurtre de 13 détenus dans un pénitencier brésilien  il y  a vingt ans. Une peine de 156 ans d'emprisonnement a été fixé par le juge Jose Augusto Marzagao.

Trois policiers ont été acquittés. Aucun condamné n'effectuera plus de trente ans de prison comme l'aurait souhaité la loi. L'avocat leda de Souza avait décidé de faire appel. Il y a vingt ans, 111 détenus avaient été assassinés par balles dans la prison de Carandiru le 2 octobre 1992. Une bagarre produite par les détenus avait tourné en mutinerie nécessitant l'intervention des membres d'une unité spéciale.

Le procureur Fernando Pereira da Silva avait déclaré qu'il s'agissait d'un « massacre exécution » cependant les policiers auraient tirés en état de « légitime défense » selon l'avocate de la défense. Cinquante trois policiers seraient encore en activité et se devront de passer devant le tribunal. Il est prévu que le procès se poursuive en trois temps, en fonction de l'étage où les policiers intervenaient le jour du massacre.

Le colonel Ubiratan Guimaraes était jusqu'au 21 avril dernier,  l'unique personne à être jugé pour ce massacre. En 2001, il avait été condamné puis acquitté cinq ans plus tard. Le colonel sera retrouvé mort à son domicile, tué par balle. En mai 2006, le PCC Premier Commando Capitale avait lancé une série d'attaque contre certaines unités de police engendrant une cinquantaine de morts du côté des forces de l'ordre.


Le 21 avril, le verdict a été salué par plusieurs organisations de défense des droits de l'homme. Le directeur adjoint de Concestas Marcos Fuchs, estimait qu'il était peu probable que les condamnés séjournent derrières les barreaux à cause des nombreux recours possibles. Ce procèssoulignerait  les conditions déplorables des prisons brésiliennes.

28 centres de détentions sur 77 afficheraient plus de détenus  que ne leur permet leur capacité. Selon le professeur de politique publique à l'université fédérale de Sao Paulo, Camila Nunes Dias, « La situation du système pénitentier est pire qu'il y a vingt ans ».