Un artisan boulanger devant la cour d’appel de Caen pour le reniement de son baptême

C'est une première en France. En octobre 2011, un artisan boulanger retraité obtenait gain de cause au tribunal de Coutances pour que toute mention de son baptême soit effacée des registres paroissiaux de Tulle. Le diocèse avait alors fait appel de la décision du juge. C'est donc à la Cour d'appel de Caen que se règle une nouvelle fois cette affaire.

En 2001, l'évêché de Coutances inscrivait dans le registre paroissial la mention «  a renié son baptême » au côté du nom de René Lebouvier, artisan boulanger de 59 ans à l'époque qui en avait fait la demande.

Dix ans plus tard, l'intéressé présente cette affaire devant les tribunaux pour que le reniement du baptême soit succédé d'un effacement pur et simple de la mention du sacrement dans les registres.

Le tribunal de Coutances statue en faveur de l'artisan, membre de la FNLP (la fédération nationale de la libre pensée) , mais le diocèse décide de faire appel de cette décision.

Depuis ce 28 mai, il incombe à la cour d'appel de Caen d'appuyer ou de rejeter la décision du tribunal de Coutances.

Un cas épineux dans la mesure où parquet général et juges donnent raison à l'une et l'autre des parties. Selon Gérard Lesigne, substitut du procureur général,  il serait judicieux de « rejeter les prétentions » de l'intéressé dans la mesure où « La seule mention d’un nom sur un registre ne saurait constituer une atteinte à la vie privée ». D'autant plus que le registre où figure encore M. Lebouvier n'est consultable que par l'évêque, le curé et le baptisé selon l'avocat du diocèse, Me Asselineau.

Mais pour le retraité, cette « débaptisation » est une question d'intégrité : « Je n’ai aucune animosité à l’égard de la religion. Plusieurs de mes proches sont catholiques. Mais, moi, je n’en fais plus partie », a-t-il calmement expliqué aux journalistes.

Une décision de la cour est attendue le 10 septembre prochain.