Mort d’Amar, 12 ans, victime collatérale de la fusillade à Lyon dont le procès s’ouvre le 4 juin

Mardi 4 juin s'ouvre le procès de la fusillade à Lyon qui avait coûté la vie à Amar, 12 ans, fin 2009. Quatre hommes de 20 à 28 ans comparaissent devant la cour d'Assises des mineurs du Rhône. Si les parties civiles souhaitaient un procès public, le tribunal s'est rangé à la demande des avocats de la Défense : le procès s'ouvre à « publicité restreinte », l'un des accusés étant mineur au moment des faits.

Se trouver au mauvais endroit au mauvais moment, cette célèbre phrase prend tout son sens avec Amar, un garçon de 12 ans tué le 14 décembre 2009 en pleine fusillade à Lyon. Il se trouvait dans une boulangerie du VIIIème arrondissement lyonnais lorsqu'il a été mortellement touché.

Dans cette sale histoire, les principaux suspects ont été arrêtés quelques mois après les faits. Auteurs présumés et complices sont jugés par la cour d'Assises des mineurs du Rhône, à compter du 4 juin. Les premiers sont poursuivis pour « assassinat et tentative d'assassinat » – un jeune homme de 17 ans ayant été blessé à la cuisse lors de la fusillade –, les seconds sont poursuivis pour « complicité d'assassinat et de tentative d'assassinat ».

La fusillade est partie d'une banale querelle entre jeunes. C'est d'abord une adolescente visée par des propos salaces tandis qu'elle achète des cigarettes. Ses amis, bien décidés à ce que l'incident ne reste pas sans suite, la défendent.

De là, et en deux heures de temps, trois expéditions punitives : les échauffourées commencent à mains nues puis des bâtons sont utilisés jusqu'aux armes. La tension est à son comble quand deux garçons avec cagoules, carabine et arme 7.62 de type fusil-mitrailleur ouvrent le feu depuis une voiture sur une bande de jeunes, dans le quartier Mermoz.

C'est là qu'Amar, qui n'a pas le temps de dire ouf, est mortellement blessé par un tir de chevrotine de calibre 12. Transporté d’urgence à l’hôpital, il décède pendant le trajet.

« Amar n'avait strictement rien à voir avec ces épisodes. Il n'était pas connu de la police et n'était pas dans une bande », s'est attristé Me Alexandre Plantevin, l'un des avocats des parties civiles. Et d'ajouter que « les parents d'Amar attendent beaucoup de ce procès. On espère qu'il fera la lumière sur ce qu'il s'est passé, savoir qui a tiré, qui a fourni la voiture, les armes, des questions auxquelles personne n'a voulu répondre pendant trois ans », a-t-il ajouté.

Actuellement, seul l’auteur présumé du tir mortel, aujourd'hui âgé de 23 ans, a reconnu les faits.

Le procès devrait faire toute la lumière sur ce drame. Un verdict est attendu le 12 juin au soir.