Le procès en appel d’un opposant au mariage pour tous

Le mardi 9 juillet, la cour d'appel de Paris a jugé Nicolas Buss, étudiant de 23 ans, interpellé à plusieurs reprises notamment lors de manifestations contre le mariage pour tous. Entre apostrophes et désinvolture, le prévenu a déconcerté les magistrats et a offert un spectacle pittoresque.

En début de semaine, un étudiant de 23 ans, a comparu à nouveau devant les tribunaux,  conformément à la demande en appel du parquet, après une première condamnation jugée trop légère en première instance.

Interpellé une première fois le 28 mai après une manifestation contre la loi Taubira, le jeune homme avait été condamné à une amende de 200 euros avec sursis.

« J'ai quand même été placé en garde à vue pour un apéro festif » contre le mariage pour tous

Plus tard, le 16 juin, M. Buss s'était à nouveau fait surprendre par les policiers sur la plus belle avenue du monde lors d'un simple contrôle d'identité alors qu'il festoyait contre le mariage pour tous : à bord d'une camionnette entravant la circulation des autres véhicules, les autorités avaient trouvé à l'arrière « des cartons de pétards, des tuyaux en PVC, une banderole « Hollande écoute ton peuple » ». Selon les déclarations des policiers, ses amis et l'accusé avaient été enjoints de se disperser mais n'avaient pas obtempéré. Prenant la fuite avec un autre de ses paires, pénétrant en trombe dans une pizzeria, Buss avait fini par être mobilisé et menotté par les forces de l'ordre.

Jugé en comparution immédiate, il avait cette fois écopé de quatre mois de prison dont deux avec sursis pour rébellion.

Mais l'accusé, fin orateur, s'est escrimé à contester point par point les dires du magistrat : « Il n'y a pas eu de sommation. Je conteste ce point méthodiquement. Nous nous sommes faits capturer de manière arbitraire. Nous avons été attachés, ceinturés. Je le dis, j'emploie des mots qui choquent : nous avons été capturés, piégés », martèle-t-il.

Et d'ajouter «  j'ai quand même été placé en garde à vue pour un apéro festif ».

Après trois heures d'audience, les juges ont finalement condamné Nicolas Buss à 3000 euros d'amende dont 1500 avec sursis.