Kristian Vikernes libéré : aucun projet d’attentat identifié

Chanteur de black metal, Kristian Vikernes avait été mis en garde à vue mardi matin avec sa femme. Soupçonnés de planifier un acte terroriste, le couple a été relâché à la suite de leurs auditions.

 

A 40 ans, Kristian Vikernes a déjà un certain passif : quinze ans de prison pour meurtre, destruction d'églises, possession d'armes lourdes et d'explosifs… L'homme est sataniste, ses albums sont macabres, violents, sans oublier sa haine pour le christianisme, son antisémitisme et son néopropagandisme. Bref, Kristian Vikernes est chanteur de black metal norvégien.

Installé en Corrèze depuis 2010 avec sa femme, Marie Cachet, et ses enfants, Kristian Vikernes a mis de côté la musique pour se consacrer à « d'autres projets assez énormes », sans plus de détails. Peut-être une déclaration qui a mis la puce à l'oreille de Manuel Valls.

Pas de quoi fouetter un chat

Le 16 juillet, l'ordre est donné d'arrêter le chanteur et sa compagne. Tous deux sont soupçonnés d'être susceptibles de « préparer un acte terroriste d'envergure ». Côté preuves, on constate de l'écho dans le dossier. Le ministre admet lui-même qu'il n'y avait « ni cible ni projet identifié ». Mais mieux vaut prévenir l'hypothétique arrivée d'un nouveau Anders Breivik que guérir les dégâts.

« Varg » faisait l'objet d'une surveillance dans le cadre d'une enquête préliminaire de la section anti-terroriste du parquet de Paris. Pour cause, l'achat de quatre carabines 22 long rifle et des messages antisémites et xénophobes sur internet. Des messages dignes d'un leader de métaleux.

La possession d'armes s'est rapidement expliqué : Marie Cachet faisant partie d'un club de tir, l'achat de ces rifles était parfaitement légal. De plus, le couple vit dans la philosophie du survivialisme, d'après leur avocat, soit l'attente d'une imminente catastrophe de grande ampleur nécessitant de s'armer pour y faire face.

Au final, pas de quoi garder plus longtemps le couple en garde à vue. Marie Cachet a été libérée mercredi soir. Varg, lui, a retrouvé la liberté quarante-huit heures plus tard. Aucun projet terroriste n'ayant été identifié, le métaleux s'en sort avec une convocation devant le tribunal correctionnel pour ses propos incitant à la haine raciale.