Les chasseurs de prime pourraient-ils exister en France ?

Le 28 juillet et le 1er août 2013, des hold-up ont eu lieu à Cannes, en France. Horlogers et bijoutiers restent donc sur le qui vive. L'un de ceux qui a été cambriolé offre une prime d'un million d'euros pour toute information. Une prime qui ferait bien naître des vocations de chasseurs de prime.

Un premier hold-up a eu lieu le 28 juillet 2013, puis un second, le 1er août 2013, les deux à Cannes.  Pour le premier, celui du Carlton, il s'agit du « casse du siècle » avec un montant de 103 millions d'euros de bijoux. Résultat, l'exposant des bijoux a fait appel à sa compagnie d'assurance britannique, la Lloyds. Il lui demande de financer une prime d'un million d'euros contre toute information pour retrouver les bijoux.

Une prime contre des informations

Comme on dit : tout le monde a son prix. Dans le cas du braquage du Carlton, les bijoux proviennent de la maison russo-israélienne Leviev. Ils présentaient lors d'une exhibition par un exposant de Dubaï qui est « très bien couvert ».

Tout est prévu : une ligne dédiée à recueillir les différents témoignages. Après le tri est nécessaire pour sortir les vraies informations du lot. Puis les informations crédibles sont transmises à la justice. Il a fallu aussi penser à la sécurité des informateurs : leur anonymat est garanti par les enquêteurs de la police judiciaire de Nice et par l'assureur.

La Lloyds spécialiste des primes

Cette prime n'est pas la première qu'a due proposer la Lloyds. En effet, en 2008, le joaillier Harry Winston avait été victime d'un cambriolage à Paris. Le butin était de 85 millions d'euros en bijoux. Quelques jours après, 80 % des bijoux avaient été retrouvés. Une partie de la prime avait été remis aux informateurs.

Avec ce nouveau casse, la Lloyds espère donc obtenir le même résultat : avoir des informations contre une prime. Aux Etats-Unis, la pratique est courante, en France beaucoup moins, voir inexistante. En effet, le risque est d'avoir de fausses informations.

De nouveaux chasseurs de prime

Aux Etats-Unis, la pratique est beaucoup plus répandue. Les chasseurs de prime traquent eux-mêmes les fugitifs, les voleurs et autres bandits. Cela donne un petit air de far west. Ils sont souvent en concurrence avec la police mais au moins leur travail est généralement garanti. La police est plus facilement organisée à recevoir également les nombreux coups de téléphones que provoquent les primes lancées au grand public. Chacun essaie de récolter la récompense, quitte à donner des informations erronées.

En France, cette démarche est plus inhabituelle. Les appels à témoin existent mais ne sont pas récompensés par une somme d'argent. La preuve est que suite à l'annonce de la récompense la police a été débordée par les coups de téléphones. La police travaille seule sauf si les victimes font appel à des détectives, payés pour leur travail. Tout ce système permet également d'éviter de faire prendre des risques à la population et aussi de perdre du temps à trier les informations que la police reçoit. Lorsqu'une personne donne des informations, il s'agit dans ce cas, plus d'un devoir de citoyenneté.