L’Autorité des Marchés Financiers (AMF) avait condamnée en juin le groupe LVMH à une amende de 8 millions d’euros. Motif : LVMH était monté au capital d’Hermès sans en avoir informé les marchés financiers.
La fin d’une bataille judiciaire
En 2010, LVMH créait la surprise : LVMH est entré dans le capital d’Hermès à hauteur de 17 % ; puis 20 % ; jusqu’aux 23% qu’il détient aujourd’hui. En juillet 2012, Hermès porte plainte pour manipulation de cours, délit d'initié et complicité.
Le 25 juin, l’AMF condamnait le groupe LVMH, dirigé par Bernard Arnault, à une amende record de 8 millions d’euros. Selon l’AMF, le groupe avait préparé une opération de montée au capital d’un autre géant du luxe, Hermès, et aurait dû en informer les marchés. LVMH détient aujourd’hui 23 % du capital d’Hermès.
LVMH s’était alors défendu en invoquant le fait qu’il n’était alors, selon lui, pas dans l’obligation légale de déclarer publiquement l’opération. Bernard Arnault avait manifesté en mars 2013 son indignation en portant plainte pour dénonciation calomnieuse. Le 3 septembre 2013, cette bataille judiciaire s’achève, LVMH renonçant à faire appel de la décision de l’AMF.
LVMH mécontent mais résigné, « pour les actionnaires »
Le groupe refuse de faire appel en soulignant que cette la décision contraire s’opposerait aux intérêts des actionnaires. Dans un communiqué, la direction de LVMH explique que le groupe serait « fondé à interjeter appel », mais prend en compte « la durée et le coût prévisibles des recours successifs ». Les intérêts des actionnaires ne consistant pas en « la seule défense des grands principes du droit », c’est à contre cœur que LVMH accepte la décision de l’AMF.
Par ailleurs, ce communiqué précise également que les procédures judiciaires « ne manquerait pas d'entraver la saine gestion de la participation du groupe LVMH dans Hermès ». Face à ces considérations, le géant du luxe s’incline.
La hache de guerre n’est pourtant pas encore tout à fait enterrée. Outre la procédure de l’AMF, les deux groupes mènent une lutte juridique devant plusieurs tribunaux, chaque nouvelle plainte donnant lieu à une réplique du mis en cause. LVMH, s’il s’incline devant l’AMF, a annoncé qu’il prendrait les mesures nécessaires pour mettre un terme aux procédures « abusives » engagées par Hermès.