Aussi étonnant que cela puisse paraître, la loi américaine présente une faille gigantesque concernant le harcèlement sexuel dans le monde du travail. Et cette faille ne concerne que les stagiaires non rémunérés qui ne peuvent pas se retourner contre leur patron. Car ce patron n'en est pas un pour la loi.
Une décision de justice étonnante
L'affaire fait la une des journaux américains depuis quelques jours : le juge fédéral de Manhattan Kevin Castel a refusé une plainte d'une stagiaire qui accusait son chef d'abus et harcèlement sexuels. La raison est simple : pour la loi, on ne peut porter plainte dans ce cadre seulement si l'on est salarié.
Or la jeune Lihuan Wang, âgée de 26, n'avait que le statut ingrat de stagiaire non rémunérée au sein du bureau de New York de la chaîne Phoenix Satellite Television. La loi de l'Etat de New York estime donc qu'elle ne peut pas porter plainte contre son boss pour harcèlement sexuel sur le lieu de travail car elle n'était pas régulièrement embauchée et donc son chef n'était pas réellement son chef.
Un paradoxe déjà connu de la justice
Le juge fédéral n'a donc rien pu faire et a du décréter la plainte non recevable. Un peu à contre cœur car il a tout de même tenu à expliquer la situation et a même mis en avant que le problème n'est pas une nouveauté.
Il a souligné que la ville de New York a à de nombreuses reprises eu l'occasion de changer la législation en vigueur mais que rien n'a été fait en ce sens, laissant les stagiaires non rémunérés sans aucune défense possible.