Nouveau rebondissement, ce mardi 9 juin, dans l’affaire des disparues de Perpignan. Jacques Rançon, soupçonné d’être le tueur en série à l’origine de ces disparitions, mis en examen pour l’assassinat d’une jeune femme, Moktharia Chaib, vient cette fois d’avouer avoir tué Marie-Hélène Gonzalez.
Des faits vieux de plus de dix-sept ans
Pour commencer, revenons sur les faits, entre 1995 et 1998, trois jeunes filles ont disparu dans des circonstances similaires aux abords de la gare de Perpignan : Tatiana Andujar, Moktharia Chaib et Marie-Hélène Gonzalez.
Jacques Rançon a été interpelé dix-sept ans après les faits. Ce qui a permis de relancer l’enquête ce sont les prélèvements ADN qui sont plus développés qu’à l’époque des disparitions. Des analyses pratiquées sur une chaussure de Moktharia Chaib ont permis de découvrir l’ADN de Jacques Rançon. L’homme avait d’ailleurs avoué le meurtre de la jeune femme lors de sa garde à vue à l’automne 2014. Il avait alors été mis en examen et placé en détention provisoire pour viol avec arme en récidive et assassinat.
Mais quelques mois plus tard, en janvier 2015, Jacques Rançon était alors revenu sur ses aveux affirmant qu’ils avaient été obtenus sous la pression des enquêteurs. L’homme n’est d’ailleurs pas inconnu de la police, quinquagénaire au lourd passé de délinquant sexuel, Jacques Rançon a déjà été condamné à huit ans de prison pour viol à Amiens en 1994. Il a aussi avoué une autre agression en 1998, d’une femme de 19 ans, manquant de peu d’être égorgée avant de réussir à s’échapper des mains de son agresseur.
Le corps de la première disparue toujours introuvable
C’est lors d’une nouvelle garde à vue, en date du lundi 8 juin, que Jacques Rançon a reconnu le meurtre de Marie-Hélène Gomez, la dernière des disparues de Perpignan. Ces aveux ont d’ailleurs été qualifiés de « spontanés » par son avocat, Maitre Xavier Capelet. Si Jacques Rançon est bel et bien l’assassin de Moktharia Chaib et Marie-Hélène Gomez, il est certain qu’il n’est pas l’assassin de la première disparue de Perpignan, Tatiana Andujar. En effet, à l’époque des faits en 1995, Jacques Rançon était alors en prison pour des faits de viol sur sa compagne. Ce n’est qu’à sa sortie en 1997 qu’il vient s’installer à Perpignan.
L’enquête se heurte d’ailleurs à un vrai problème, le corps de la première victime présumée est toujours introuvable ! A l’époque, les policiers pensent d’abord à une fugue. Mais, le meurtre de Moktharia Chaib deux ans plus tard seulement à 500 mètres d’un point d’auto-stop choisi par Tatiana ne laisse plus aucun doute sur le destin funeste de celle qui sera désormais connu comme la première disparue de Perpignan.
Ces aveux de Jacques Rançon viennent donc mettre fin à près de deux décennies d’enquêtes policière. Mais néanmoins la thèse du tueur en série à l’origine de trois disparations tombent à l’eau. Il reste maintenant aux enquêteurs à faire la lumière sur la disparition de Tatiana Andujar mais, sans corps, cela risque d’être compliqué.
