Le procès Orsoni, celui d’un père et d’un fils

Un père et un fils comparaissent ensemble devant les assises des Bouches-du-Rhône à Aix-en-Provence pour ce qui est le procès d’une guerre des clans en Corse. Alain Orsoni, figure du nationalisme corse, est entendu pour menaces de mort alors que son fils Guy est entendu pour double-meurtre et tentative de meurtre commis en bande organisé.

 

 

Un nationaliste connu

 

                Alain Orsoni est un homme qu’on ne présente plus. Jusqu’en mars dernier, il était président du club de football de l’AC Ajaccio. Il est aussi connu  pour être une figure du nationalisme, fondateur en 1990 du Mouvement pour l’autodétermination après l’éclatement du FLNC. En 2008, il est victime d’une tentative d’assassinat déjouée à temps par la police.

 

Ce procès du père et du fils Orsoni est aussi celui des rivalités entre deux familles ennemis, les Orsoni et les Castola soupçonnés d’être membre de la bande du Petit Bar qui tient son nom d’un café situé en plein centre d’Ajaccio, devenu quartier général des malfaiteurs présumés.

 

Revenons rapidement sur les faits. Le 3 janvier 2009 Thierry Castola était assassiné à Bastelicaccia et le 29 janvier suivant c’est Samir Brahimi, lieutenant supposé des Castola, qui a trouvé la mort dans le centre-ville d’Ajaccio sous les balles de plusieurs hommes à moto. Enfin, Francis Castola, frère de Thierry a pour sa part échappé à une tentative de meurtre le 22 juin 2009.

 

Le procès d’une guerre des clans

 

                Depuis l’ouverture du procès le lundi 11 mai dernier, Alain Orsoni a tout nié en bloc. « Vous faites de hypothèses en partant d’un postulat : le clan Orsoni. Je dis, moi, que le clan Orsoni n’existe pas. J’ai  été un combattant, un militant nationaliste très engagé, j’assume mon combat et mes erreurs. Mais est-ce que, à cause de ce combat, il est normal que l’on me traite de bandit ? » a-t-il déclaré à l’attention des jurés.

 

Alain Orsoni nie aussi sa rivalité supposé avec les Castola, rivalité dont aurait hérité son fils Guy, accusé d’être le chef du commando qui a assassiné Thierry Castola et Samir Brahimi et tenté de mettre fin aux jours de Francis Castola. Alain Orsoni parle d’ailleurs de Thierry Castola comme d’un « ami intime » qui fut son frère d’armes au sein du mouvement nationaliste.

 

Enfin, l’ancien président de l’ACA a endossé le rôle d’avocat de son fils Guy : « je sais de la manière la plus absolue que mon fils est innocent. On ne peut pas se contenter d’approximations. Je compte sur vous ». Le moins que l’on puisse dire c’est que Guy Orsoni a bel et bien besoin d’un bon avocat car il risque la réclusion criminelle à perpétuité.

 

 

                Cette affaire montre une nouvelle fois à quel point il est difficile de rendre la justice en Corse. Sur l’île de beauté, les règlements de compte sont fréquents et même si les autorités font leur meilleur pour éradiquer cette maladie, elles se heurtent très souvent à une population qui n’ose pas témoigner. Rappelons tout de même que le témoignage sous X existe bel et bien…