L’enquête sur l’attentat de la rue des Rosiers avance enfin !

Trente-trois après, l’attentat de la rue des Rosiers à Paris à fait à nouveau couler l’encre ces dernières semaines. Tout d’abord en mars dernier, trois suspects ont été identifiés et le 1er juin c’est l’un de ces trois suspects, cerveau présumé de l’attentat du 9 août 1982, qui a été interpelé en Jordanie.

 

 

Trente-trois ans de traque

 

                Le 9 août 1982, il est 13h15 quand deux hommes ouvrent le feu dans le restaurant Jo Goldenberg de la rue des Rosiers, en plein milieu du quartier juif de Paris. L’un d’eux jette une grenade avant que des rafales de tirs ne s’abattent sur les clients. Au final, le bilan sera de six morts et vingt-deux blessés. L’attentat n’avait pas été revendiqué mais la justice française l’avait attribué au groupe d’Abou Nidal, un mouvement dissident de l’Organisation de libération de la Palestine, à l’origine de plusieurs attentats aveugles dans les années 1970 et 1980.

 

Quelle surprise quand le parquet de Paris a confirmé, mercredi 4 mars, la délivrance de trois mandats d’arrêts internationaux contre trois Palestiniens installés en Jordanie, en Norvège et en Cisjordanie. Ces trois individus sont des membres présumés du groupe dirigé par Abou Nidal.

 

« Ces mandats d’arrêt sont le fruit d’un travail considérable et de très longue haleine » indique-t-on au parquet de Paris. Ce sont de nouveaux témoignages recueillis par le juge antiterroriste Marc Trevidic qui ont permis l’identification de ces trois suspects.

 

Un premier suspect interpelé en Jordanie

 

                Zouhair Mouhamad Hassan Khalid Al-Abassi, alias Amjad Atta, l’un des trois suspects identifiés par le parquet de Paris et instigateur présumé de l’attentat a d’ailleurs été arrêté le 1er juin dernier en Jordanie. Désormais âgé de 62 ans, l’homme aurait assuré la logistique de l’opération sans prendre part à l’attentat. Pour les magistrats français Amjad Atta est le chef du commando, celui qui a supervisé l’opération sans y participer sur le terrain.

 

L’homme interpellé en Jordanie était le numéro 3 du Comité des opérations spéciales du groupe Fatah-CR, mouvement dissident de l’Organisation de libération de la Palestine dirigé par Abou Nizar, le bras droit d’Abou Nidal. Après son interpellation Amjad Atta, a été libéré sous caution avec une interdiction de voyager en attendant que la justice jordanienne se prononce sur son éventuelle extradition.

 

Les deux autres suspects présumés sont Walid Abdulrahman Abou Zayed, 56 ans installé en Norvège et Mahmoud Khade Abed Adra, 59 ans vivant à Ramallah en Cisjordanie. Ces deux individus étaient aussi à l’époque membre du groupe Fatah-CR et ils seraient les deux tireurs de la rue des Rosiers.

 

 

                Concernant Amjad Atta, le cerveau présumé de l’attentat, la France doit maintenant adresser formellement une demande d’extradition à la Jordanie. Ce processus va nécessiter plusieurs semaines de de délais mais une chose est sure, cette première arrestation est une très bonne nouvelle.