Lundi 21 septembre, la justice n’a pas eu d’autre choix que de libérer Manuela Gonzalez. Condamnée en 2014 à une peine de trente de réclusion criminelle pour le meurtre en 2008 de son dernier mari, Daniel Cano. Elle avait fait appel de cette décision. Elle était donc en détention provisoire depuis mars 2010, ce délai est apparu comme trop long et a entrainé la libération de la quadragénaire.
C’est la deuxième affaire de ce genre en une semaine. En effet, l’opinion publique ne semblait pas comprendre que le meurtrier d’un policier puisse être libéré malgré une première condamnation. L’appel annulant le premier verdict, l’accusé se trouve à nouveau « présumé innocent » et non « coupable ». Dans ces conditions, le statu du prisonnier change également, passant de l’incarcération à détention provisoire. Ce statu a une importance démontrée dans ce dossier, le délai entre le premier jugement et l’appel ne peut pas être aussi long. Dans l’affaire de la « veuve noire », la détention devenue provisoire durait depuis 2010.
En cause, le nombre de dossiers en attente à la cour d’assises de Grenoble, et dans bien d’autres villes d’ailleurs… Le parquet général explique être débordé et ça ne va pas en s’arrangeant, les affaires s’enchaînent à un rythme trop soutenu et ne permet pas des délais raisonnables.
L’avocat de la « veuve noire », Me Gallo, s’est référé à la Convention européenne des Droits de l’Homme pour permettre à sa cliente de retrouver la liberté. Il s’agissait du quatrième époux de Manuela Gonzalez, dont deux sont morts dans des circonstances très similaires, et deux autres ont échappés à la mortelle compagne au prix d’hospitalisation dans des états graves.