Au cours de l'audience qui s'est tenu vendredi 3 février à Paris, Anaïs Trubuilt, la procureure de la République, a requis 300 000 euros et une peine de dix ans de prison à l'encontre de Vjéran Tomic pour un vol de tableaux de maîtres dans le Musée d'art moderne de la capitale.
L'accusé assiste aux débats téléphone portable à la main, affichant une décontraction déconcertante, au point de se faire rappeler à l'ordre par le président de la 32ème chambre du tribunal correctionnel de Paris. Quelques minutes après, la sonnerie de ce même portable viendra perturber les débats…
Cela démontre l'intérêt de cet homme de 49 ans pour son jugement. Originaire de Bosnie-Herzégovine où il e vécu une partie de son enfance, Vjéran Tomic est poursuivi pour le vol de cinq tableaux de grands peintres au Musée d'art moderne de la capitale : Fernand Léger, Matisse, Braque, Picasso et Modigliani. Les faits se sont déroulés en 2010.
Depuis l'ouverture de ce procès le 30 janvier 2017, il est poursuivi aux côtés de deux autres individus : le receleur présumé Jean-Michel Corvez, pour qui le ministère public a requis une peine de 150 000 euros d'amende, une interdiction de gérer et la confiscation de son habitation. Le troisième larron est Yonathan Birn, qui est accusé d'avoir dissimulé puis détruit les toiles, il risque 150 000 euros d'amende aussi.
Ce musée est la propriété de la mairie de Paris, qui a fait faire une estimation nécessaire pour chiffrer le préjudice (œuvres pourtant inestimables) et c'est la somme de 104 millions d'euros qui a été retenue.
Si la récidive est retenue, la peine de prison pourrait atteindre vingt années pour M. Tomic, il a déjà été condamné 14 fois pour des faits similaires.
Le jugement sera rendu le 20 février.
