Pour la troisième nuit d'affilée, les habitants de cette commune de Seine-Saint-Denis ont eu du mal à dormir. Des échauffourées ont eu lieu avec les forces de l'ordre après l'interpellation violente d'un jeune résident du quartier des Trois Mille.
Tout a commencé par un banal contrôle d'identité. Pendant la fin d'après-midi du jeudi 2 février, des agents de la brigade spécialisée de terrain (BST) effectue un contrôle qui va dégénérer. Théo, 22 ans, inconnu des services de police, se retrouve pantalon baissé quand un des fonctionnaires lui assène un violent coup de matraque télescopique au niveau de l'anus.
Après maintes plaintes et des saignements très important, le garçon est transporté à l'hôpital pour y être opéré, son état nécessite 60 jours d'interruption de travail. Il va porter plainte pour viol.
Dimanche 5, le parquet de Bobigny a annoncé la mise en examen pour viol à l'encontre du policier ayant porté ce coup de matraque mal placé. Ses trois autres collègues présents sont mis en examen pour violences volontaires, de nombreuses ecchymoses ayant été constatées par les médecins.
Cette interpellation violente et humiliante a tout de suite été dénoncée par les habitants du quartier en question mais aussi par les autorités. Bruno Le Roux, ministre de l'intérieur, a suspendu « immédiatement et à titre conservatoire » les policiers indélicats.
Cela n'a pas été suffisant pour contenir la colère de certains. Depuis samedi soir, des individus affrontent les forces de l'ordre et vandalisent les abords du quartier des Trois Mille.
Pour la nuit du lundi au mardi, c'est vingt-six personnes qui ont été interpellées.
