Mohammed ben Salmane, le prince héritier saoudien visé par une plainte pour « complicité d’actes de torture »

Alors que Mohammed ben Salmane est en visite actuellement à Paris, une plainte a été déposée lundi 9 avril pour complicité d’actes de torture au Yemen.

Une plainte a été déposée à l’encontre de Mohammed ben Salmane, le prince héritier d’Arabie saoudite. Depuis 3 ans, une coalition est menée par l’Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis en soutien aux troupes loyalistes sunnites opposées à la rébellion houthie. En mars 2015, le conflit s’intensifiait après des frappes aériennes contre les Houthis.

En 2015, Amnesty International alertait déjà l’opinion en chiffrant le désastre humain de cette guerre. Une situation aujourd’hui dénoncée par l’Association de défense des Droits de l’homme du Yémen, via l’avocat français Joseph Breham. Ce dernier a saisi les magistrats du pôle spécialisé sur les crimes de guerre du tribunal de grande instance (TGI) de la capitale française.

Selon la plainte, le prince saoudien est accusé de « complicité d’actes de torture » dans le cadre du conflit armé entre l’Arabie saoudite et son minuscule voisin, le Yémen. En effet, la coalition militaire encadrée par l’Arabie saoudite a mené des attaques qui ont fait déjà plus de 10 000 morts et 50 000 blessés.

Cependant, l’ancien ministre de la Défense saoudien est accusé de cibler les civils du Yémen. Camps de déplacés, hôpitaux, marchés ou encore des immeubles résidentiels sont régulièrement visés par les frappes de la coalition, et particulièrement par l’aviation saoudienne, qui aurait déployé pas moins de 150 000 soldats et une centaine d’avions militaires sur la zone de conflit depuis 2015.

Dans cette plainte, l’avocat pénaliste français rapporte l’utilisation d’armes à sous-munitions, des cas de « disparitions forcées » ainsi que l’existence de prisons clandestines aux mains des Émirats arabes unis.

La situation des Yéménites est catastrophique. Non seulement la quasi-totalité de la population de ce petit pays a besoin de l’aide humanitaire, et plus de la moitié des habitants souffrent d’insécurité alimentaire. La réapparition du choléra en 2017 laisse désormais présager le pire.

Dans cette affaire, la France est compétente pour enquêter sur ce type de dossier, comme la personne visée par la plainte se trouve sur le territoire français.

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