Rencontre entre Mohamed Morsi et l’autorité judiciaire

Afin de trouver un compromis, le président égyptien Mohamed Morsi rencontre aujourd’hui les membres du Conseil supérieur de la magistrature, la plus haute autorité judiciaire du pays.

Alors que les juges d’Alexandrie ont proclamé une grève ouverte, le Conseil supérieur de la magistrature dénonçait hier les décisions du président islamiste Mohamed Morsi d’élargir les pouvoirs du chef de l’Etat.

« [Cette] déclaration constitutionnelle est une attaque sans précédent contre l’indépendance du pouvoir judiciaire et ses jugements », a déclaré le Conseil supérieur de la magistrature dans un communiqué.

« Le Club des juges d’Alexandrie annonce la suspension du travail dans tous les tribunaux et les bureaux du procureur dans les provinces d’Alexandrie et de Beheira […] jusqu’à la fin de la crise causée par cette déclaration », a expliqué Mohammed Ezzat al-Agwa, président du Club, dans un commuqué.

Cet état de crise intervient après la publication vendredi dernier d’un décret attribuant d’importants pouvoirs au président égyptien.

Mohamed Morsi a dû concéder dimanche dernier face à ses adversaires, en déclarant qu’il était ouvert au dialogue avec « l’ensemble des forces politiques » et en indiquant le caractère « provisoire » de ce décret :

« Cette déclaration est jugée nécessaire pour que ceux qui se sont rendus coupables de corruption ou d'autres crimes sous l'ancien régime et la période de transition puissent rendre des comptes », a expliqué le chef de l’Etat.

Ce texte vise également à empêcher la dissolution de deux assemblées dominées par les islamistes proches de Mohamed Morsi : l’organisme chargé de rédiger la Constitution et la Chambre haute du Parlement. La gauche, les libéraux et les socialistes dénonce les tendances autocratiques des Frères musulmans.