Lundi 3 décembre s’est ouvert le procès de six membres de l’association l’Arche de Zoé, accusés d’avoir enlevé 103 mineurs tchadiens pour ensuite essayer de les faire entrer illégalement en France, seulement 4 d’entre eux sont présents au procès.
Christophe Letien, membre de l’association, Philippe Van Winkelberg, médecin, Alain Péligat, logisticien et Marie-Agnès Peleran, journaliste, sont venu au tribunal correctionnel de Paris hier lundi 3 décembre. Manquaient à l’appel Eric Breteau, président de l’association au moment des faits, et sa compagne Emilie Lelouch.
Pour comprendre ce procès, un retour sur les faits s’impose. En octobre 2007, la police du Tchad arrête 9 français qui s’apprêtaient à rentrer en France accompagnés de 103 enfants venant du Tchad. Ces enfants devaient être accueillis en France par des familles pensant qu’ils étaient orphelins et qu’ils venaient du Darfour. On apprendra ensuite qu’ils venaient tous du Tchad et que la plupart avaient été enlevé à leurs parents. Sur les 9 français, 6 sont inculpés pour enlèvement de mineurs et escroquerie au Tchad. En 2008, le président tchadien libéra les condamné afin qu’ils soient jugés en France.
Ayant depuis refait leur vie en Afrique du Sud dans le tourisme pour lui et le monde du cirque pour elle, le couple à l’origine de cette affaire n’a pas voulu venir au procès ouvert hier. La présidente Marie-Françoise Guidolin a très mal pris cette absence, déplorant la « lâcheté » de « ceux qui ont entraîné les autres, eux bien présents au tribunal, dans cette Arche de Zoé devenue une galère ».
Un mandat d’arrêt afin de les faire venir au procès ne semble pourtant pas d’actualité d’après la procureure Anne Coquet selon laquelle ils ont tout à fait « le droit » de s’installer en Afrique du Sud, un mandat d’arrêt semblerait tout à fait « disproportionné ». Ayant assez d’éléments dans le dossier, le procès a pu se poursuivre « en l’état ».
Une partie civile, Nathalie Cholin, infirmière, est revenue sur ce qu’elle a vécu il y a 5 ans. D’abord entouré d’un Eric Breteau très détendu, elle a pu voir le président de l’association changer petit à petit, elle fut le témoin d’un « brusque changement de comportement ». Elle et les autres membres de l’association n’étant pas au courant de l’illégalité du projet ont alors compris « que c’était beaucoup plus compliqué que prévu ». Elle a finit par clamer son besoin d’explication de la part du dirigeant de l’Arche de Zoé.