L’ex-premier ministre thaïlandais, Abhisit Vejjajiva, est sur le point d’être inculpé pour meurtre par rapport aux quelques 90 morts survenus au cours des émeutes de l’année 2010.
Ce sont les premières poursuites judiciaires sur la responsabilité du gouvernement de l’époque, qui avait alors ordonné l’assaut contre les manifestations des « chemises rouges ».
Le chef du Département des enquêtes spéciales (DSI) du ministère de la Justice, de la police et du ministère public, Tarit Pengdith, a déclaré aujourd’hui à la presse qu’il avait été « décidé d’inculper […] Abhisit et l’ancien vice-Premier ministre, Suthep Thaugsuban », en référence à l’article 288 du code pénal.
Au cours du printemps 2010, pendant deux mois, près de 100 000 « chemises rouges », fidèles à l’ancien Premier ministre en exil, Thaksin Shinawatra, avaient manifesté dans le centre de Bangkok, réclamant la démission d’Abhisit, avant qu’il ne soit délogé par l’armée.
Ce fut la crise politique la plus grave qu’ait connue la Thaïlande moderne. Le conflit avec les manifestants avait fait près de 90 morts et 1 900 blessés. 24 leaders de l’opposition avaient alors été inculpés pour terrorisme, alors qu’aucun responsable du gouvernement de l’époque n’avait été poursuivis jusqu’à aujourd’hui.
MM. Abhisit et Suthep, actuellement députés de l’opposition, vont devoir se présenter devant les autorités judiciaires le 12 décembre prochain. Le procès des leaders « rouges » inculpés pour «terrorisme doit s’ouvrir le 13 décembre.
