Procès « Ecole en bateau » : les victimes prennent la parole

Depuis le 5 mars, Léonide Kameneff, fondateur de l’association « l’école en bateau », proposant une éducation alternative à bord de voiliers, est jugé devant la cour d’assises des mineurs pour les agressions sexuelles dont il se serait rendu coupable au début des années 1980. L’audience des parties civiles a commencé le lundi 11 mars.

Le procès de l’« école en bateau » suivant son cours, les parties civiles ont été amenées à témoigner  le lundi 11 mars à la cour d’assises de Paris.

Jean-Baptiste R., l’une des victimes aujourd’hui âgée de 43 ans, a raconté comment un jour d’octobre 1981, alors qu’il n’avait que 11 ans, son embarcation au bord du Bilbo, un voilier dirigé par l’un des prévenus, François Tisseyre, 27 ans à l’époque, a donné lieu à de nombreux attouchements de la part de son éducateur.

Il s'agissait en premier lieu de bisous furtifs avant que « les choses [ne] se [précipitent] » et n'aboutissent à des attouchements et des fellations. Jean-Baptiste R. alors enfant se résigne à lâcher prise, admettant avoir « capitulé » de peur d’être exclu du bateau.

Il ira même jusqu’à pratiquer la fellation à son tour, une seule fois, pour « lui [faire] plaisir » malgré le « profond dégoût » qu’il ressentait.

A bord d’un autre voilier l’année suivante, il subit de nouveaux attouchements de la part de Léonide Kameneff qu’il accuse de « violences psychologiques, [de] pressions permanentes ».

Avec le recul, Jean-Baptiste réalise que « ce n’était pas une rupture avec la société, c’était reproduite une micro-société dirigée par un gourou, une sorte de secte ».

Kameneff a reconnu qu’il y avait eu « des caresses à caractère sexuel » et « des masturbations réciproques » à l’occasion. Son collègue, François Tisseyre a quant à lui nié les faits.