Jeudi 4 avril, le dossier « shitland » s’est ouvert au tribunal correctionnel de Créteil (Ile de France). Six hommes en fuite ont obtenu une peine de prison ferme, quatorze autres ont été laissés en liberté. Les peines prononcées vont de 12 mois avec sursis à sept ans de prison ferme. Doté d’une logistique forte, le trafic drainait jusqu'à 200 clients par jour, pris en charge depuis la sortie du RER ou de l'autoroute pour acheter des stupéfiants réputés pour leur qualité.
Quatre membres d’une même famille ont obtenu les peines les plus lourdes : ils sont suspectés d’être au cœur du trafic. Les autres condamnés ont bénéficié d’une relaxe partielle pour les faits qui leur étaient reprochés. Les « nourrices », qui stockaient la drogue, ont été condamnées à des peines de prison avec sursis, entre douze et quinze mois. Une personne mise en cause a été relaxée.
Il faut savoir que les juges n’ont suivi que très partiellement les réquisitions du ministère public qui, mercredi 3 avril, s’était montré plus sévère : le parquet avait condamné les vingt prévenus à des peines de 6 mois à huit ans ferme.
Du 8 au 12 avril, vingt-six personnes vont comparaître devant le tribunal correctionnel de Créteil pour leur implication à des degrés divers dans la logistique de ce réseau. Parmi elles, cinq hommes ont déjà été mis en cause lors de la première audience car suspectés d'avoir eu un rôle prépondérant dans l'organisation du trafic. Lors de cette audience, les personnes liées de près ou de loin au trafic de cannabis avaient été qualifiées de « sbires ».
Jeudi 4 avril, les prévenus ont tenté de diminuer l'ampleur du trafic de cannabis mis en place dans la cité des Boullereaux, surtout de minimiser le rôle des personnes concernées. Une ligne de défense qui avait passablement énervé le ministère public. « Si j'écoute les prévenus à la barre, on est sur une affaire Outreau du stupéfiant. Personne n'a rien fait », avait ironisé, mercredi 3 avril, le procureur.
Evoquant la remise en liberté de 10 suspects placés en détention provisoire début mars après une erreur de procédure et l'absence des principaux mis en cause, Me David Olivier Kaminski avait souhaité que les présents ne prennent pas plus qu’ils ne dev(r)aient pour les absents/du fait des absents.
Le procès « shitland » va se poursuivre jusqu’au 12 avril pour affirmer ou infirmer la culpabilité des prévenus. L’examen du trafic de stupéfiants dans la cité populaire de Boullereaux à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) est toujours en cours.