4G de Bouygues Telecom : Orange n’a pas dit son dernier mot

Orange n'en démord pas : refusant l'autorisation accordée à Bouygues Telecom par l'Arcep d'utiliser ses fréquences 1800 MHz 2G pour déployer son réseau 4G à l'automne prochain, il a saisi le Conseil d'Etat.

La technologie 4G est plus que jamais le cheval de bataille des opérateurs télécoms et Orange, voyant son concurrent revenir à grands pas dans la course à la 4G, aidé par ses fréquences 1800Mhz et la bénédiction de l'Arcep, a déposé un recours devant le Conseil d’État. SFR renonce à des poursuites et Free Mobile se tâte.

Avec l'autorisation de l'Arcep, valable au 1er octobre 2013, le troisième opérateur français pourra couvrir 100 villes françaises de son réseau 4G, soit environ 40 % de la population française, contre les 30 % estimés pour Orange.

Orange se sent lésé de cette autorisation accordée à son concurrent arguant qu'il y a rupture d'égalité entre les opérateurs. En effet, le réseau de Bouygues, construit dès l'origine en 1 800 MHz, basculerait plus facilement et à moindre coût en 4G. Il suffirait à l'opérateur de changer une carte dans son réseau pour passer à cette technologie, tandis que ses concurrents devront utiliser nouvelles antennes et nouveaux équipements.

Orange dénoncerait également le manque de transparence de l'appel d'offres sur les licences 4G intervenu en 2011. Orange estime ne pas avoir été suffisamment informé, qu'une autre fréquence 4G pourrait être attribuée à la 4G par la suite. En l'occurrence, l'Arcep a autorisé la fréquence 1800 MHz en 2013.

Est-il possible que le recours d'Orange aboutisse ? L'Arcep semble avoir tout prévu : avant le 1er octobre 2013, Bouygues Telecom devra disposer de fréquences 1800 MHz réduites à un 23,8 MHz duplex maximum, comme SFR et Orange. Free Mobile bénéficiera enfin de ses fréquences.

L'Arcep souhaite en effet agir en tout légalité : une directive européenne prône la neutralité technologique des fréquences télécoms qui ne doivent pas être affectées à un type de réseau mobile plutôt qu'à un autre.

Mais surtout, Bouygues va être contraint de payer le prix fort pour la réutilisation de ses fréquences 1800 MHz en 4G, un peu comme pour une nouvelle licence mobile.