Corbeil-Essonnes / Serge Dassault : un double rebondissement politique

Jean-Pierre Bechter, maire de Corbeil-Essonnes ayant succédé à Serge Dassault, serait impliqué dans une affaire de tentative de meurtre, en tant que complice. Il a été placé en garde à vue le 26 juin. Dans le même temps, le bureau du Sénat examine une demande de levée de l'immunité parlementaire du sénateur UMP Serge Dassault.

Énième rebondissement politique à Corbeil-Essonnes (Île-de-France). Depuis 2008, la ville est le théâtre d'une saga politique avec moult péripéties.

Mercredi 26 juin, nouveau fracas : deux coups de tonnerre pour le prix d'un. D'une part Serge Dassault, ancien maire actuellement sénateur, est la cible d'une demande de levée d'immunité parlementaire que le bureau du Sénat étudiera le 3 juillet. Une telle procédure a lieu lorsque la justice veut entendre un parlementaire dans telle affaire, et/ou prendre des mesures conte lui.

D'autre part, son successeur à la mairie de Corbeil-Essonnes, est en garde à vue depuis le 26 juin, dans le cadre de l'enquête sur une tentative de meurtre doublée de potentiels soupçons d'achats de voix.

Des bruits d'achats de voix courrent depuis les élections municipales de 2008 et 2009, notamment contestées par l'opposition municipale de Corbeil-Essonnes. En 2008, Serge Dassault devenait maire de la ville, avant que son élection ne soit invalidée par le Conseil d’État l'année suivante, pour des dons d'argent.

Ne pouvant se représenter pendant un an, c'est son bras droit Jean-Pierre Bechter qui a pris la tête de la ville, élu en octobre 2009.

Mais à nouveau le Conseil d’État annule le suffrage, un an après. Des achats de voies pourraient en être la cause : c'est le nom de Serge Dassault qu'on pouvait lire sur les bulletins de vote de Jean-Pierre Bechter.

Nouvelle élection… Et nouvelle victoire pour Jean-Pierre Bechter réélu.

Pour la justice il n'y a pas de liens entre la tentative d'assassinat et les achats de voix présumés, aussi étudie-t-elle séparément les deux affaires.