Petit Grégory : fumée sans feu sur le festival de jazz de Montreux ?

Le festival de jazz de Montreux, en Suisse, est en plein centre d'une tornade médiatique à la suite de l'utilisation de la photo du petit Grégory Villemin, tué à l'âge de quatre ans en 1984. Une affaire largement médiatisée et irrésolue. Aujourd'hui, les parents veulent porter plainte contre le festival.

Une erreur de stagiaire à l'origine de la plainte

Le festival de Montreux a fait appel à des stagiaires pour réaliser plusieurs publicités sur les médias. Pour illustrer la partie « kindergarden », la garderie du festival, l’encart publicitaire a utilisé la photo du petit Grégory. Un scandale a alors éclaté.

La famille de Grégory Villemin a très mal digéré, à raison, l'utilisation de la photo de leur fils pour faire la publicité d'un festival de musique, soit-il aussi important que celui de Montreux. Ils ont donc décidé qu'ils allaient porter plainte, bien qu'ils hésitent. Les parents ont décidé d'attendre et de réfléchir au scandale.

Le festival de Jazz de Montreux s'excuse

Pour le festival de jazz de Montreux, d'abord accusé d'avoir tenté de faire un « buzz médiatique », le temps des excuses est déjà arrivé. Outre les excuses dans les médias, les organisateurs devraient faire des excuses formelles à la famille pour l'erreur commise.

En cause, le travail d'une jeune stagiaire d'une vingtaine d'année qui aurait tapé sur Google images le mot clé « enfant » afin de trouver une illustration. Si la procédure est totalement illégale du point de vue des droits d'auteur de l'image et de la loi française qui stipule que l'utilisation de l'image d'un mineur nécessite une autorisation formelle des parents, son jeune âge la disculpe en partie.

L'affaire Grégory, bien que très médiatisée, date de 1984, soit bien avant la naissance de la graphiste à l'origine de la publicité. La thèse du « buzz médiatique » est d'ailleurs a exclure car, comme le précise le festival, l'impact publicitaire est plus que négatif.

Beaucoup de fumée pour un moindre feu ?

Pour reprendre les Deep Purple, et leur chanson « Smoke on the Water » écrite pour commémorer l'incendie du casino de Montreux du 4 décembre 1971, il est possible que cette affaire ne soit que beaucoup de fumée pour bien peu de chose : une erreur de stagiaire qui ne connaissait pas l'affaire.

Sans diminuer la détresse de la famille Villemin, justement scandalisée par l'utilisation de la photo de leur fils sur une publicité, et sans excuser complètement l'organisation du festival de Montreux, dont le rédacteur en chef du magazine Montreux Jazz Chronicle n'a pas reconnu l'erreur, il est possible de comprendre que cette erreur n'a pas été intentionnellement réalisée pour nuire à la famille Villemin.

Elle a en effet nui essentiellement au festival lui-même, actuellement sous le feu des projecteurs et montré du doigt pour son organisation.