Bernard Tapie va réclamer un milliard d’euros à l’Etat français

En 2014, l’affaire Tapie-Adidas-Crédit Lyonnais a fêté ses 20 ans ! Après plus de deux décennies de coups de théâtre autour de la vente du groupe sportif, la cour d’appel de Paris a accepté, le 17 février dernier, de réviser l’arbitrage très favorable à l’homme d’affaires. Cela ne convient pas à Bernard Tapie qui réclame désormais un milliards d’euros à l’Etat…

 

 

Un arbitrage annulé

 

                Pour commencer, revenons aux origines de l’affaire. Nous sommes en 1990 quand Bernard Tapie annonce qu’il vient d’acquérir 80% de l’équipementier sportif allemand Adidas. Six mois plus tard il rachète les 15% détenus par le groupe Métro et obtient ainsi le contrôle quasi complet de l’entreprise.

 

Bernard Tapie estime s’être fait flouer par sa banque, le Crédit Lyonnais, lors de la revente d’Adidas en 1993. Selon lui, la banque lui aurait délibérément caché l’ampleur de la plus-value. En 2008, l’homme d’affaires s’était alors vu accorder plus de 400 millions d’euros dans un arbitrage devant permettre de solder le litige. Mais, le 17 février dernier, la cour d’appel a finalement décidé d’annuler cet arbitrage, qualifiant même la procédure de « simulacre ». Bernard Tapie est donc reparti au combat et il se retrouvera une nouvelle fois,  le 29 septembre prochain, devant la cour d’appel de Pairs pour réclamer un milliard d’euros d’amende à l’Etat.

 

Une note qui prouverait la culpabilité de la banque

 

A la suite de l'annulation de la sentence arbitrale, le Consortium de réalisation, structure publique créée en 1995 pour gérer le passif du Crédit Lyonnais après sa quasi faillite, a demandé au liquidateur judiciaire de Bernard Tapie le remboursement des sommes versées. Aucun remboursement n'a eu lieu à ce jour, indique toutefois une source proche du dossier, et les avocats de l’homme d’affaires maintiennent de leur côté que la cour d'appel de Paris n'a pas ordonné la restitution des sommes versées.

 

Pour appuyer la demande de Bernard Tapie son avocat, Me Emmanuel Gaillard, a déclaré qu’il avait en sa possession une note prouvant que son client a été délibérément floué par le Crédit Lyonnais au moment de la revente d’Adidas. Ce document permettrait de prouver que « dès le départ, la banque avait imaginé de capter la plus-value résultant de la mise en bourse d’Adidas à un montant qui pouvait atteindre 2,09 milliards d’euros » alors que Bernard Tapie cédait sa société pour 318 milliards d’euros.

 

Cette thèse est vivement contestée par Me William Bourdon, qui défend les intérêts de l’Etat français. « Nous restons confiants quant à l’issue positive de la procédure tant les preuves de l’énorme boniment d’origine sont accablantes, c’est-à-dire la créance inventée de M. Tapie sur le Crédit Lyonnais » a-t-il d’ailleurs déclaré.

 

 

Le moins que l’on puisse dire c’est que Bernard Tapie s’est très bien entouré en choisissant Me Emmanuel Gaillard. L’avocat a récemment gagné 60 millions d’euros d’honoraires en faisant condamner la Russie à une amende record de 50 milliards d’euros face à Ioukos. Avec à un tel avocat, l’Etat français et le Crédit Lyonnais ont surement du souci à se faire…