Lundi 16 octobre, Erri de Luca, écrivain et alpiniste italien, est relaxé par le tribunal de Turin. Il était poursuivi pour « incitation au sabotage ».
Cette affaire a commencé en septembre 2013, les propos de l’auteur de « Montedido », prix Femina 2012, ont été repris par l’agence de presse Ansa et le « Huffington Post ».
Pendant cette interview sans langue de bois, l’homme de lettres, 65 ans, encourage le sabotage contre le projet de tunnel ferroviaire entre Lyon et Turin. Il soutient depuis plusieurs années le mouvement populaire « No TAV » (TGV Non) et les habitants de la vallée de Suse, pour qui le projet paraît inutile et cher.
La Lyon-Turin Ferroviaire (LTF), société qui gère ce projet (dont la durée est estimée à 12 ans minimum) saisit la justice et une plainte est déposée pour « incitation à la délinquance ». Depuis, le nom de cette firme franco-italienne est devenu Tunnel euralpin Lyon-Turin (TELT) mais l’Etat français reste actionnaire à 50 %, les autres 50 % appartiennent aux chemins de fer italien (FS).
En février 2014, Erri de Luca est chez lui près de Rome quand les agents des services anti-terroristes lui apprennent sa mise en examen.
Le 28 janvier 2015 s’ouvre le procès de l’ancien militant d’extrême gauche (membre permanent de Lotta Continua, mouvement maoïste et révolutionnaire). Le parquet avait requis 8 mois d’emprisonnement ferme. Après 5 audiences, le sexagénaire s’est vu relaxé.
Erri de Luca avait bénéficié d’un large soutien à travers toute l’Europe, une pétition en faveur de sa liberté avait recueilli plus de 7500 signatures.
