Mercredi 23 mai, quatre ex-salariés de la compagnie aérienne française ont été condamnés pour violences à des peines de trois et quatre mois de prison avec sursis par la cour d’appel de Paris.
Ce jugement concerne aussi huit autres prévenus condamnés à des amendes de 500 euros pour dégradations dans le cadre de cette affaire de la « chemise arrachée » du directeur des ressources humaines (DRH) d’Air France le 5 octobre 2015.
En novembre 2016, le tribunal correctionnel de Bobigny (Seine-Saint-Denis) avait prononcé les mêmes sentences, à savoir quatre mois de prison avec sursis, à l’encontre de trois des quatre individus condamnés en appel.
Le quatrième condamné avait été relaxé en première instance, mais a été jugé à nouveau, à la demande du parquet. Il a écopé cette fois-ci d’une peine de trois mois de prison avec sursis.
Karine Monségu, co-secrétaire générale de la CGT-Air France, à laquelle sont affiliés les quatre condamnés, a évoqué « une justice de classe », avant de rajouter « c’est étouffer toute forme de contestation, de militantisme, et cela vise surtout la CGT ».
Lilia Mhissen, qui défendait les ex-employés de la compagnie aérienne, a de son côté dénoncé « une décision politique », « la vérité n’a intéressé la cour à aucun moment ».
Les avocats d’Air France ont fait part de leur « satisfaction » à l’énoncé de l’arrêt de la cour d’appel, qui a, selon eux, sanctionné des « violences inacceptables ».
Le 5 octobre 2015, un mouvement social en réponse au plan de restructuration de la compagnie aérienne avait fini dans une cohue sans nom, les manifestants excédés s’en étaient pris à Xavier Broseta, le DRH, et à Pierre Plissonnier, un ancien responsable qui a pris sa retraite depuis les faits.
Les images des manifestants arrachant la chemise du cadre avaient été largement diffusées sur les réseaux sociaux et dans les journaux télévisés.