Meta poursuivi en Éthiopie

Mercredi 19 avril, une action en justice contre le groupe Meta, propriétaire du réseau social Facebook, a été ouverte devant un tribunal de Nairobi au Kenya.

Ce procès fait suite à la plainte déposée par Abrham Meareg, soutenu par un chercheur de l’ONG Amnesty International : Fisseha Tekle.

Cette plainte a été déposée après le meurtre de Meareg Amare, un professeur d’université âgé de 60 ans.

Les plaignants reprochent à Meta, et plus spécifiquement au réseau social de Facebook, l’absence de réaction des modérateurs qui a conduit à l’assassinat de son père.

Avec ce procès, il est question de prouver que le réseau social « a autorisé et continue d’autoriser des messages haineux et dangereux », mais aussi que « l’algorithme de Facebook et les pratiques de modération des contenus soient modifiés ».

Cette affaire de meurtre intervient dans un pays qui sort de deux années de guerre civile entre le premier ministre Abiy Ahmed et la région du Tigré, qui compte 6 millions d’habitants sur les 115 qui peuplent l’Éthiopie.

Le conflit s’est étalé sur deux ans, de 2020 à 2022, et a occasionné environ 500 000 victimes d’après plusieurs estimations.

La victime était un professeur d’université qui n’avait pas de compte Facebook.

Il vivait à Bahir Dar, dans la région Amhara, « il était l’un des hommes les plus respectés de l’université et de la ville, un vrai sage. Facebook a détruit tout ce capital social », selon son fils.

Sur le compte de « BDU STAFF », une page suivie par 50 000 followers, la menace était à peine voilée : « son nom est Meareg. Il est tigréen. On va vous dire la façon dont il commet des abus », avec son adresse personnelle.

Sous cette publication, les commentaires et menaces fusent : « organisez-vous et nettoyez-les tous ! » ou « allez lui sucer le sang ! ».

Son fils est catégorique : « je l’ai signalé une vingtaine de fois via les outils de la plateforme ».

Un signalement auquel Meta répondra un mois plus tard en affirmant que « la page BDU STAFF ne va pas à l’encontre des standards de la communauté Facebook ».

Une réponse aussi inutile que tardive puisque le professeur est mort depuis plusieurs jours.

En effet, le 3 novembre 2021, une embuscade est tendue devant le domicile de la victime, qui agonisera pendant sept heures après s’être fait tirer dessus.

Tous ses biens, la maison, la voiture, ses affaires, tout sera pillé après son meurtre.

Ce procès veut mettre en lumière le manque de modération de la plateforme et tenter de la faire évoluer.

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