Vendredi 14 avril, le tribunal correctionnel de Marseille (Bouches-du-Rhône) a condamné Hubert Falco au motif de recel de détournement de fonds.
L’ex-homme fort du département du Var a écopé d’une peine de trois ans de prison avec sursis, cinq années d’inéligibilité applicable immédiatement.
Le tribunal a également validé la réquisition de la saisie de 55 000 euros réalisée sur le compte d’Hubert Falco au cours des investigations.
Cette décision du tribunal phocéen met un coup d’arrêt à la carrière politique du condamné.
En effet, à la suite de la reconnaissance de sa culpabilité, il perd son mandat de maire de la ville de Toulon, qu’il avait acquis en reprenant la cité à l’extrême droite du Front national en 2001.
Hubert Falco est également contraint d’abandonner sa fonction de président de la métropole Toulon-Provence-Méditerranée.
Dans l’affaire dite du « frigo de Falco », la justice reprochait à l’ex-édile d’avoir déjeuner sans payer pendant plus de dix ans à la cafétéria du Conseil départemental alors qu’il n’en était plus président depuis.
Il est également question repas livrés à domicile et de frais de pressing réglé avec de l’argent public, au bénéfice du condamné et de sa femme, qui elle-même est employée par le département du Var.
Ainsi, le montant de ces repas et autres est de plus de 64 500 euros pour la période de 2015 à 2018, d’après les enquêteurs, ce qui représente la coquette somme de 1 500 euros mensuels au bénéfice du couple.
Pour Mathieu Vernaudon, le procureur de la République de Marseille, c’est « un vrai scandale », le condamné a « complètement bafoué » son devoir d’exemplarité.
Le tribunal a suivi les réquisitions du procureur à l’encontre de l’homme âgé de 75 ans.
En outre, l’idée de ne plus pouvoir « participer à la vie de ma ville, de mon pays, c’est la pire condamnation pour moi ».
Son avocat avait expliqué au tribunal que « c’est quarante ans d’une vie qui sont en jeu ».
Cette condamnation met un terme à une carrière émérite : maire de Toulon depuis 2001, président de la métropole, ex-président du département entre 1994 et 2002.
En 2020, il avait été décoré des insignes de chevalier de la Légion d’honneur par Édouard Philippe.