Magnotta : le procès du dépeceur débute à Montréal

L’enquête préliminaire du dépeceur de Montréal vient de débuter au Palais de justice de la ville. L’inculpé plaide non coupable.

Depuis le 12 mai 2012, Luka Rocco Magnotta, ancien acteur de films pornographiques et prostitué canadien, est l’objet de toutes les spéculations dans la presse ; à tel point que le Canada en a fait la personnalité médiatique de l’année 2012.

Accusé d’avoir réduit en morceaux le corps de son jeune amant chinois, Lin Jun, d’avoir diffusé sur Internet les scènes de son forfait et d’avoir disséminé à travers le pays les restes de sa victime par voie postale, il comparaît ce lundi 11 mars au palais de justice de Montréal.

Il ne s’agit pour le moment que de l’enquête préliminaire : pendant une dizaine de jours, l’accusation examinera les éléments dont elle dispose pour savoir  s’il est possible de poursuivre le prévenu qui de son côté plaide non coupable.

L’ordonnance de non-publication appliquée pour cette affaire ne permettra pas d’en savoir davantage sur les réactions du prévenu lors de cette enquête ni même les déclarations de ses avocats au sortir du tribunal.

Seuls le criminologue et le psychiatre, Stéphane Bourgoin et Daniel Zagury, se prononcent sur le cas du dépeceur : « Magnotta s’est inspiré des tueurs de Dnepropetrovsk. Ces trois ados [ukrainiens] avaient massacré 23 personnes en 2007 à coups de marteau, et publié en ligne une vidéo intitulée 3guys1hammer (trois gars, un marteau) » dont One Lunatic, One Ice Pick (un dingue, un pic à glace), le titre de la séquence de Magnotta où on le voit à l’œuvre, est sans doute un clin d'oeil selon Bourgoin.

Zagury le dérit comme étant «mégalomane et mythomane. C’est un personne à l’identité fragile, qui a toujours tout raté, et choisi le mal comme réussite de substitution » ; ce qui expliquerait les « 70 blogs [retrouvés sur la toile et] dont il était l’auteur » pour Stéphane Bourgoin, ajoutant qu’« il s’était inventé, sur le Net, environ 120 personnalités différentes ».

L’enquête préliminaire est supposée prendre fin le 23 mars mais pourrait être repoussée au mois de juin en raison du nombre de témoins susceptibles d’être appelés à la barre.